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LES VOIVRES 88240

Quand le Val de Vôge a décidé qu'il ne voulait pas mourir

On "vire " les mariés par Marie Houillon-suite

On "vire " les mariés par Marie Houillon-suite

L'ami Georges, garçon d'honneur, n’était pas plus fier que cela ! En effet, ce sont les garçons et demoiselles d'honneur qui sont tenus pour responsables, lorsque les mariés n'ont pas été " virés". Et on les promène en brouette dans tout le hameau, pour les punir ! Georges devinait qu'on ne lui ferait pas de cadeau !

On s'en retournait donc, plutôt trainant les pieds, quand, arrivés à la Basse des Orges, on entendit chanter à pleine voix, derrière. L'air, on le reconnaissait, c'était celui de De Profundis de la Messe des Morts. Mais on ne distinguait pas bien les paroles. L'ami Georges fit arrêter la troupe et tout le monde resta l'oreille aux aguets. Et l'on comprit alors ceci :

" Ah ! les cons de jeunes hommes qui n'ont pas trouvé les mariés ! "

C'était un habitant du coin qui exprimait son opinion à sa manière ... avant de filer comme l'éclair à l'intérieur de sa maison ! Quel éclats de rire, malgré les menaces proférées, pour la forme, par Georges !

Et l'on arriva à la maison de la noce, en même temps que les mariés tout farauds de n'avoir pas été dérangés ! Ils ne se privaient pas de " charrier " l'équipe des jeunes, bien sûr !

" Ah ! on vous a bien eus ! Vous ne nous avez pas trouvés ! A la brouette, le garçon et la demoiselle d'honneur !

La brouette, bien sûr ! Il fallait y passer ! Mais elle venait de servir à transporter le fumier des vaches, la brouette ! C'est dire qu'elle était plutôt... disons, odorante ! Qu'à cela ne tienne,, on la recouvrit entièrement d'une grande bâche et on y installa le Georges et la Monique !

Et en avant ! Le grand Jeannot tenait les mancherons. Pour commencer, il roula sur les chemins. C'était relativement facile et le Georges chantait à pleine voix, selon son habitude :

"C'est la rue de notre amour

Tout au fond d'un vieux faubourg

On y voit roder le soir

Les amoureux, dans les coins noirs. "

Mais Jeannot voulu pimenter un peu la chose. Il descendit, avec son chargement, le pré en pente devant la ferme. Pour descendre, cela allait tout seul, mais, arrivé en bas, il fallait remonter. Jeannot était un costaud, mais tout de même ! On peut dire qu'il suait sang et eau, d'autant plus que le pré, ce n'est pas très " roulant " pour une brouette chargée ! Alors tout simplement, il abandonna le véhicule et les passagers et remonta auprès du groupe hilare qui l'admirait depuis le chemin ! Alors là, l'ami Georges ne chantait plus ! Il criait et tout le Chaudiron pouvait l'entendre !

" Bande de feignants ! Bande de salopards ! Venez nous chercher tout de suite ! On ne remontera pas le pré à pied ! Vous nous avez descendus, vous nous remontez ! "

Il obtint ce qu'il voulait. Tout le groupe des garçons s'y mis, les uns tirant, les autres poussant, et ramena brouette et passagers à la ferme !

Deux heures plus tard, à l'office religieux du lendemain de noces, les jeunes étaient fort calmes ! On prétend même que plus d'un piquait du nez de temps en temps sur l'accoudoir du banc. Dame ! On n'avait pas dormi du tout depuis 24 heures, n'est ce pas, et on s'était beaucoup dépensé ! Mais quoi, c'était la noce, hein ?

Ah oui ! on s'en souvient encore, de la noce d'André et Jeannine !

 

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