Où sont passsés les champignons ?

Personnellement, je trouve ces champignons très beaux.

Pierre Broggini m'avait laissé ce message :

"-j'aimerais que vous fassiez paraître des photos de cèpes, ( de tontons appellation locale) un petit tour au Grand Bois ou à la Michotte et vous allez découvrir cette espèce qu'Hélène Faron-Didelot cueillait à pleins paniers."

Pourquoi pas ? Allons donc au Grand Bois pour traquer ces fameux tontons. Ce sera aussi l'occasion de prendre quelques photos du soleil levant sur l'étang par ce beau matin d'automne.

La scoumoune. Dans un premier temps le soleil ne s'est pas montré là où je l'attendais, trop sur la droite et derrière un rideau d'arbres, impossible de faire comme il y a quelques semaines des clichés où il se reflète sur l'eau.

De plus il n'a pris à aucun moment ces belles teintes rouge orangé enflammant l'horizon qui font la poésie de ces instants.

Première déception. Ensuite pour le safari photos de champignons, échec et mat sur toute la ligne. Alors qu'à la fin de ce printemps pourri on en trouvait dans les bois de la commune, ils étaient sans doute trompés par la faible luminosité, je n'en ai pas rencontré un seul pied. Je dis bien pied, car ceux que j'ai vu n'en avaient pas. Par contre ils se sont laissés photographier sans protester. S'ils ne sont pas comestibles, ils sont forts beaux.

En fin de compte j'aurais envie de dire, regardant les photos prises ce matin là :

"-Mission accomplie, chef.

Jean-Louis m'avait de toute façon prévenu. Pour le moment il n'a pas encore réceptionné de cèpes. Il n'y en a pratiquement pas, il fait certainement trop sec.

Sous bois

A travers le bois fauve et radieux,
Récitant des vers sans qu’on les en prie,
Vont, couverts de pourpre et d’orfèvrerie,
Les Comédiens, rois et demi-dieux.

Hérode brandit son glaive odieux ;
Dans les oripeaux de la broderie,
Cléopâtre brille en jupe fleurie
Comme resplendit un paon couvert d’yeux.

Puis, tout flamboyants sous les chrysolithes,
Les bruns Adonis et les Hippolytes
Montrent leurs arcs d’or et leurs peaux de loups.

Pierrot s’est chargé de la dame-jeanne.
Puis après eux tous, d’un air triste et doux
Viennent en rêvant le Poëte et l’Ane.

Théodore de Banville