11 Février 2016
Un temps à ne pas mettre un chien dehors ce dimanche matin. Mais un photographe n'est pas un chien, alors il peut patauger dans la gadoue pour immortaliser l'étang au Chaudiron sous la pluie.
Il s'agit de faire attention car l'appareil que je veut prendre ce matin n'aime pas être mouillé, les gouttes d'eau font des faux contacts.
Alors une main pour protéger l'objectif, une main pour le viseur et la troisième pour appuyer sur le bouton en espérant pouvoir prendre assez de clichés avant le clash.
Dans la prairie un couple de canards colvert se dandinent. Ils vont sans doute s'envoler juste quand je serais prêt. Gagné, enfin perdu.
Je suis loin d'égaler Vanony qui les fauchaient par rangs entiers.
En fin de compte aujourd'hui c'est l'eau de l'étang elle même qui est le spectacle.
Les grosses gouttes d'eau qui tombent des branches font des éclaboussures et des courants se dessinent à la surface.
Retour à la maison pour apprendre un peu après qu'Evelyne était à pied d'oeuvre de son côté au bord de l'étang Lallemand. Il ne manque plus que quelques photos de Sylvia pour avoir tout un choix de gouttes d'eau qui tombent.
Il pleut. J'entends le bruit égal des eaux ;
Le feuillage, humble et que nul vent ne berce,
Se penche et brille en pleurant sous l'averse ;
Le deuil de l'air afflige les oiseaux.
La bourbe monte et trouble la fontaine,
Et le sentier montre à nu ses cailloux.
Le sable fume, embaume et devient roux ;
L'onde à grands flots le sillonne et l'entraîne.
Tout l'horizon n'est qu'un blême rideau ;
La vitre tinte et ruisselle de gouttes ;
Sur le pavé sonore et bleu des routes
Il saute et luit des étincelles d'eau.
Le long d'un mur, un chien morne à leur piste,
Trottent, mouillés, de grands boeufs en retard ;
La terre est boue et le ciel est brouillard ;
L'homme s'ennuie : oh ! que la pluie est triste !
René-François Sully Prudhomme