15 Décembre 2015
Toujours un grand ciel bleu et lumineux et un horizon très loin qui dure depuis le mois de septembre avec seulement quelques coupures par temps de brouillard ou nuageux. Engrangeons donc un maximum de photos du vieux solitaire avant que les tronçonneuses arrivent, une fois le remembrement fini.
Il est prévu des parcelles de 5 à 10 hectares. Dans le même temps, le réchauffement climatique va durement toucher nos cultures d'autant que les décisions prises à la Coop 21 ne permettront pas une fois de plus de le freiner. La barre des 2° supplémentaires va être franchie. Celle-ci représentait une des dernières limites où l'homme pouvait encore espérer contrôler la situation. Or les engagements qui ont été pris la semaine dernière, ou plutôt ceux qui ne seront pas pris vont nous conduire à un plus 3°minimum
Dans cette optique il pourrait être sage, il serait même impératif, de prévoir dès l'attribution des nouvelles parcelles un plan de reboisement qui permette la mise en place accélérée de haies et de ceintures vertes autour de ces champs.
Cette pratique est maintenant mise en oeuvre dans certains pays d'Afrique et faisait l'objet de négociations de leurs part lors de la Coop 21 pour obtenir d'avantage de subventions, qui seront d'ailleurs loin d'être toutes accordées.
Si les climatologues prévoient bientôt pour notre région des températures analogues à celles que connaît maintenant la région lyonnaise donc théoriquement plus favorables à l'agriculture que celles des Vosges, personne ne tient compte pour le moment de l'effet dévastateur des vents du Nord-Est ou du Sud qui, en quelques jours cet été, ont calciné les prairies, déshydraté les maïs et mis a mal les hêtres, chênes et épicéas.
A ce jour dans les Vosges les seules études menées par l'O.N.F. sur le stress hydrique de ces espèces et sur celles qu'il faudrait implanter pour les remplacer se fait sur les forêts domaniales.
Il ne faut donc pas espérer que les agriculteurs et les communes recevront beaucoup de conseils et d'aides pour planter ces haies qui pourraient permettre d'abriter leurs cultures.
Ce sera donc à eux seuls de mener cette opération tout en choisissant pour leurs champs des plantes qui résistent mieux à la sécheresse et leurs permettent même au prix d'une baisse de rendement de récolter ce qu'ils ont semé..
Autrement ce sera la roulette russe qui a été défavorable à beaucoup de maïs cette année. Ceux qui n'ont rempli leurs silos qu'à moitié peuvent ils prendre le risque de voir cette situation se reproduire tous les deux ou trois ans ?
Il est à craindre que ceux qui ne sauront pas s'adapter très rapidement, changer leurs façons culturales et choisir d'autres variétés de plantes n'aillent au devant de graves difficultés financières et nouveaux Okies, ne deviennent des exilés climatiques.
Ce ne sont pas seulement les cultures qui ont été brûlées et desséchées par le vent cet été. Les jardins aussi ont énormément soufferts sauf pour ceux qui justement étaient à l'abri d'arbres et de haies.
Vous pouvez sans plus tarder les entourer de brise vent en choisissant des espèces à croissance rapide.
J'ai décidé de le faire et je viens de repiquer des boutures de saule autour du mien.
J'ai vu sur un des livres amené à une réunion de la Transition d'ici que cet arbuste en feuillant très tôt offrait une protection efficace au printemps contre les vents d'Est.
Mais je suis sûr qu'Annick, Gerlinde ou Charlotte pourront mieux vous renseigner.
Arbre l'hiver
L'arbre, ici, maintenant, debout,
Rien que du bois,
Comme un oiseau figé debout
La tête en bas.
L'arbre vécu
Comme du bois
Et comme oiseau
Ne bougeant pas.
Eugène Guillevic ("Sphère" - éditions Gallimard, 1963)