24 Octobre 2016
Parti à l'aventure voir l'état d'avancement de "La libraire Ambulante" que construisent Pauline et Romain dans leur atelier à Fontenoy le Château, j'ai trouvé porte de bois. Dommage, dommage, d'autant plus dommage et rageant que pour avoir regardé à travers les piles de balles rondes qui bardent le hangar, j'ai pu apercevoir quelques petites merveilles. Un œil de bœuf qui doit correspondre à celui dont Pauline montrait le façonnage sur leur site, des liteaux cintrés et une partie du bardage en peuplier thermotraité à la belle teinte brune, posée.
Les deux constructeurs semblent avoir peaufiné le moindre détail. Il faut absolument que je les rencontre pour mettre le nez sur ce chef d’œuvre.
Chef d’œuvre, c'était d'ailleurs le mot du jour à Villersexel dans la classe de CP d'Evelyne. Je crois que tous les élèves ont mentionné une œuvre d'art comme définition.
Est ce à dire qu'il n'y en a plus que pour les bateleurs et artistes à la mode ? Est on à ce point lobotomisé par le made in China et la soupe télévisée pour avoir oublié qu'au départ ce sont les compagnons qui effectuaient un chef d'oeuvre, des artisans comme Pauline et Romain.
En fait voilà ce que dit le Larousse :
"Ouvrage que le compagnon aspirant à la maîtrise devait exécuter suivant des règles précises édictées par le corps de métier (ou corporation) auquel il appartenait et sous le contrôle d'un jury de maîtres. Ouvrage capital et supérieur dans un genre quelconque ; la meilleure œuvre d'un auteur : Chef-d'œuvre de peinture."
C'est au départ l'ouvrage que le compagnon réalisait pour montrer son savoir-faire. Quand on voit le soin avec lequel chaque assemblage de la charpente est réalisé alors qu'ils seront cachés par l'isolation et le lambris on ne peut pas dire que l'amour du travail bien fait n'existe plus. Cette perfection dans le moindre détail est d'autant plus difficile à atteindre que Pauline et Romain doivent trouver rapidement un seuil de rentabilité. Et qui dit rentabilité dit aussi en général rapidité d’exécution pour que le produit fini reste à un prix attractif tout en permettant à l'artisan de vivre de son travail.
Mais, leur entreprise est encore toute jeune. En un an, ils ont déjà résolu bien des difficultés et ont prouvé leur savoir faire. Ils vont sans aucun doute réussir dès qu'ils seront installés dans un atelier plus fonctionnel à concilier les deux choses. En attendant il va falloir que je retourne à Fontenoy le Château pour voir de plus près leur réalisation car je suis reparti bredouille.
Enfin pas totalement car tout comme le chasseur qui a raté un lièvre et remplit sa gibecière de noix, je suis revenu avec quelques photos prises au bord du canal.