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LES VOIVRES 88240

Quand le Val de Vôge a décidé qu'il ne voulait pas mourir

Pour que la mémoire soit

Pour que la mémoire soit

Parlant avec un ancien collègue, de la mort d'un énième salarié de chez Bihr, Mr Alain Lalloué ancien chef d'équipe, il me dit :

"-A Uriménil, ils pensent que son cancer des poumons vient de son élevage de pigeons."

Ben voyons, il élevait des pigeons voyageurs, c'était un passionné de colombophilie. Il en est mort. Tout le monde sait que les pigeons sont très dangereux, cancérigènes et teratogènes.

C'est certainement des anciens salariés de Bihr qui ont lancé ce bouteillon, ceux là même qui, en bloc après le licenciement, ont refusé de recevoir les journalistes pour parler de leurs conditions de travail.

Arrêtons de nous mentir. Osons dire non aux bourreaux. Notre peau n'est pas si précieuse que l'on puisse se déshonorer pour tenter de la sauver. Encore une fois le taux de mortalité parmi les salariés de Bihr était environ 5 fois supérieur à la moyenne nationale. Le premier et unique responsable de cette mort n'est pas un quelconque cancer des poumons mais les conditions de travail déplorables qui avaient cours dans l'entreprise dirigée par le dernier patron. En partant, il a laissé un champ de ruines avec la bénédiction de toutes les autorités, remettant à la collectivité la charge de régler la facture et nous laissant crever.

C'est pourquoi, quand une lectrice, anonyme, mais je crois pouvoir la situer et la remercie au nom de toute la famille pour son message de sympathie, parle de ma plume impertinente, je parlerais plutôt de ma plume de chasseur de Gros Cons. J'ai d'ailleurs plusieurs fois déjà, demandé à Noël Jean des envois de cartouches à cet effet.

Bref. Tout cela pour dire qu'il y a une énorme différence entre la mort de mon père, Munier André, et celle que la société moderne et nos dirigeants voudraient nous voir accepter.

D'un côté, des moutons bêlant, appelant le couteau de crainte de déplaire, de crainte de perdre ce qu'ils n'ont jamais eu, se laissant enterrer à la va vite.

De l'autre, un village, une région, rassemblés car ils savent que chacun d'eux les fait plus grands et que chaque disparu est un ami.

Je me souviens de mon père et de ma mère faisant du porte à porte pour vendre des pin's pour la Chapelle de Bonne Espérance.

Et de ces dernières semaines, et puis bloum et puis blam.

Et j'espère que la loi restera du côté des Hommes Debout.

Deux sociétés différentes, une que l'on voudrait nous imposer, d'hommes qui rampent, pleurent et gémissent, qui renient tout dans le vain espoir de se sauver, de grappiller une miette aux puissants. De l'autre côté des Hommes Debout.

Un village, une région, amis ou ennemis qu'importe, ils se retrouvent tous dans les grands moments de joie, mariages , naissances, et de peine quand l'un d'eux meurt. Ils savent bien que tout n'est que vanité et que l'ultime instant efface tous les désaccords.

C'est ce qui fait notre force.. C'est ce qui fait notre grandeur à nous les humbles, à nous les petits, à nous les irréductibles gaulois qui refusons de perdre notre âme et notre identité pour complaire à nos bons mait'. Les injonctions de nos sénateurs "d'aller de l'avenir" ne seront que lettres mortes tant que nous saurons que nous sommes des Hommes Debout, tant que nous obéirons à ce principe :

"Il n'y a que l'Homme qui compte et qui dure. Si vous ne respectez pas l'Homme, si vous n'honorez pas sa mémoire, vous vous abaissez plus bas que des bêtes."

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