Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
LES VOIVRES 88240

Quand le Val de Vôge a décidé qu'il ne voulait pas mourir

Remember

Evacuation de la Bresse à feu et à sang
Evacuation de la Bresse à feu et à sang

Novembre 1944, les paroissiens de Les Voivres sortent de la messe sous une tempête de neige.

Ils découvrent un groupe de personnes qui attendent affamées, épuisées, certaines malades. Ce sont des habitants de La Bresse qui ont du évacuer leur village. Ils ont été répartis sur deux départements, par petits groupes, ici et là.

Ces personnes vont loger chez l'habitant jusqu'à ce qu'elles puissent regagner leur village pour le reconstruire. Des liens très forts se sont noués entre les réfugiés et la commune et pendant longtemps, certains reviendront rendre visite à ceux qui les avaient hébergés.

Quand l'horreur devient trop forte, elle n'est plus racontable. C'est là que l'art prend le relais et que le roman, la peinture, la chanson ou un film de fiction peuvent décrire ce que les mots de tous les jours ne parviennent pas à dire.

Déjà des écrivains comme Génevoix, Dorgeles ou Enrique Maria Remake avaient utilisé ce moyen pour décrire les souffrances des combattants pendant la Grande Guerre.

L'art va de nouveau dénoncer les atrocités commises pendant la deuxième guerre mondiale.

Robert Denos avant sa mort
Robert Denos avant sa mort
Poètes
Robert Desnos

Robert Desnos, (1900 – 1945). Poète français.
Robert Desnos est né le 4 juillet 1900 à Paris. Il passe son enfance dans un quartier populaire où son père, Lucien, est mandataire aux Halles pour la volaille et le gibier. Il lit Hugo et Baudelaire, se passionne pour la culture populaire, les romans et les bandes dessinées. En 1919, Desnos devient secrétaire de Jean de Bonnefon et gérant de sa maison d’édition. Dans une revue d’avant-garde, Trait d’union, il publie quelques poèmes, parfois influencés par Apollinaire.

Desnos s’engage de plus en plus. Son refus d’adhérer au parti communiste ne signifie pas qu’il se désintéresse de la politique. Épris de liberté, son engagement politique ne va cesser de croître avec la « montée des périls ». Dès 1934, il participe au mouvement frontiste et adhère aux mouvements d’intellectuels antifascistes (comme l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires). Choqué par la guerre d’Espagne et le refus de Blum d’y engager la France, dans une conjoncture internationale de plus en plus menaçante, Desnos renonce à ses positions pacifistes : la France doit se préparer à la guerre, pour défendre son indépendance, sa culture et son territoire, et pour faire obstacle au fascisme.

Après la défaite, la vie à Paris est difficile : ses activités radiophoniques se font rares et sont étroitement surveillées. Desnos entre comme chef des informations dans le journal d’Henri Jeanson et Robert Perrier, Aujourd’hui. Mais l’indépendance du journal est de courte durée : Jeanson est arrêté et le journal devient le porte-parole de l’occupant. Desnos continuera cependant d’y écrire régulièrement jusqu’en décembre 1943 (sous son nom, sous pseudonyme ou anonymement). Il ruse avec la censure et doit surveiller ses paroles. Cette activité lui permet néanmoins de couvrir ses activités dans le réseau de résistance Agir auquel il appartient depuis juillet 1942.

Mais le 22 février 1944, Robert Desnos est arrêté à son domicile par la Gestapo et déporté dans plusieurs camps. En avril 1945, il est transféré jusqu’en Tchécoslovaquie, dans le camp de concentration de Theresienstadt, à Terezin. Épuisé par les privations, malade du typhus, il meurt le 8 juin 1945.

Ce poème écrit en déportation, en souvenir de sa compagne, a été retrouvé après sa mort par les tchèques.

Le dernier poème

J'ai rêvé tellement fort de toi,
J'ai tellement marché, tellement parlé,
Tellement aimé ton ombre,
Qu'il ne me reste plus rien de toi,
Il me reste d'être l'ombre parmi les ombres
D'être cent fois plus
ombre que l'ombre
D'être l'ombre qui viendra et reviendra
dans ta vie ensoleillée.

Robert Desnos

Remember
Remember
Vercors
Vercors

A quoi bon parler de çà ?

A quoi bon ces cérémonies du souvenir ?

Dans un de ses livres, " Les animaux dénaturés ", Vercors, l’auteur du "Silence de la Mer" imagine la découverte d'une tribu tellement primitive que les savants qui vont l'étudier ne savent pas comment la classer : hommes ou hominidés ?

En fin de compte l'un d'eux en parlant avec son épouse remarque que cette tribu a une habitude de fumer la viande qui ne répond pas à un besoin de conservation mais ressemble à un rite. Et ils s'aperçoivent que cela correspond à un rite funéraire.

Ce sont donc des hommes.

Sans racines nous ne pouvons nous tenir debout.

Remember
RememberRememberRemember
RememberRemember

Et alors, on peut très vivre sans savoir cela, un jeune peut très bien considérer que ce ne n'est pas une priorité de savoir à quoi correspond l'armistice ou ce qui a entraîné la seconde Guerre Mondiale.

Pour certains, il suffit de savoir ce qui est au programme du prochain examen et ensuite de passer au suivant sans s'encombrer de connaissances qui ne serviront pas plus tard.

Or il apparaît qu'en sachant un peu d'histoire, cela permet deux choses. Tout d'abord de mieux comprendre le monde d'aujourd'hui en ayant des éléments de comparaison et de pouvoir juger par soi-même sans se laisser manipuler par le premier démagogue venu.

Et cela permet aussi de se construire une identité en sachant quelles sont ses racines, ce qui s'est passé dans son pays, dans sa région.

L'ignorance entraîne la peur de l'inconnu, l'ignorance fait de nous des proies faciles pour tout ceux qui veulent le pouvoir.

Celui qui juge que le devoir de mémoire n'est pas une priorité enterre une seconde fois ceux qui sont morts pour que nous soyons libres et forge ses chaînes.

Don't chained you

Don't chained you

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
N
Je ne pense pas exposer des renseignements confidentiels en révélant quelques messages échangés avec Jacques Morel qui a découvert mon blog sur Loomji. Ils pourraient bien vous intéresser :<br /> <br /> - 16 août 2014 12h57 <br /> jeannot88, de Les Voivres (88) <br /> Bonjour,<br /> A n'être que tous les deux de Les Voivres et y être nés (cela reste une supposition) à 4 ans d'intervalle, il se pourrait bien que nous nous connaissions.<br /> Avec l'âge et une certaine envie de retrouver mes racines, j'essaie de creuser un peu l’Histoire du village mais je dois admettre qu'il n'y a pas grand-chose et je reste sur ma faim.<br /> Avec l'inscription d'un nouveau membre sur Loomji, cela fera peut-être avancer les choses.<br /> Jean Noël <br /> <br /> - 30-08-2014<br /> Bonjour,<br /> Je suis heureux de découvrir un blog sur les Voivres. J'y suis né et j'y ai passé une partie de mon enfance.<br /> En effet, je suis né aux Voivres en 1942 et j'en suis parti en 1945.<br /> Je suis revenu aux Voivres, après la mort de mon père, en 1953.<br /> De 53 à 56 j'ai été scolarisé aux Voivres avec comme instituteur monsieur Jeannette. J'étais en classe avec Michel Vilmont qui est du même âge que moi.<br /> J'habitais chez mon grand-père, Jules Morel, dans la ferme qui a été par la suite vendue à monsieur Pelletier.<br /> Jacques Morel<br /> <br /> - 30/08/2014 <br /> Bonsoir Jacques,<br /> Oui, l'âge aidant (?), j'essaie, tant bien que mal, de maintenir (ou de créer)un lien avec mon village natal. C'est curieux, autant je me souviens parfaitement de Michel Vilmont (avec lequel je ne suis cependant pas allé à l'école), autant je n'arrive pas à te (on peut se tutoyer, je pense) situer, ni d'ailleurs la ferme dont tu parles; à moins qu'il ne s'agisse de la ferme rénovée par Michel Pelletier ou celle habitée par ses parents un peu plus haut. Mes instituteurs (52-58)ont été successivement Mme Felbert, Mme Jeannette et M. Jeannette. J'ai bien connu Pierre Chassard qui avait peut-être ton âge et avec qui nous avons fait les 400 coups en compagnie de son frère Michel et d'André Pelletier<br /> Je dois dire que dans les Morel, je m'y perds un peu : Paul et Louise Morel qui habitaient au centre du village, René et Michel Morel, Jean Morel leur père, ma marraine Josette Morel (qui n'aurait cependant aucun lien de parenté avec ceux des Voivres), un autre Morel &quot;gros&quot; cultivateur habitant justement près du Paul Vilmont sous la baguette duquel j'ai joué de la musique.<br /> Si tu as lu mon blog sur Loomji, je pense que tu as une idée de qui je suis.<br /> A+ j'espère.<br /> Jean Noël<br /> <br /> - 11 sept. 2014 19h38 <br /> jeannot88, de Les Voivres (88) à : moreljacque@wanadoo.fr <br /> Ce soir, après une conversation téléphonique avec mon camarade René Morel, à propos de mon passage traditionnel au village le premier week-end d'octobre, j'ai compris que vous n’habitiez pas aux Voivres. Je ne sais pas pourquoi je m'étais mis cela en tête ou plutôt si : le pseudo et l'indication de la commune. Mes espoirs de « creuser un peu l'Histoire du village » s’amenuisent donc.<br /> Merci cependant pour le mail.<br /> Cordialement.<br /> Jean Noël
Répondre
G
cela m'étonne car lui aussi est très très attaché a son village natal. Je vais lui téléphoner... nous nous voyons de temps en temps mais chacun a ses obligations familiales (garde de petits enfants aide aux enfants etc etc) en plus Jacques a de très gros problèmes de santé. Je sais qu'il désire plus que tout revenir une dernière fois aux Voivres mais le voyage lui fait peur et son épouse ne conduit pas <br /> Mon mari et moi envisageons de le conduire mais il faut que sa santé se stabilise.<br /> Le temps fait son oeuvre, nous prenons de l'age et avec nous connaissons les petits et grands ennuis de santé.<br /> Nous avons certainement du nous croiser effectivement et nous connaissions bien le moulin des Voivres.<br /> Mon père nous en parlait souvent car si mes souvenirs sont bons il y possédait des terres ou des bois, je ne me souviens plus exactement;<br /> C'est surtout le vécu de notre père qui nous interesse car malheureusement nous étions jeunes lorsqu'il est décedé et maman ne nous parlait pas souvent de sa vie aux Voivres. bien sûr nous savons qu'il a été maire mais rien de plus.<br /> Au fil de la vie un père manque beaucoup et a la fin de la vie nous y pensons très souvent.<br /> Je pense que lorsqu'il n'a pas été réelu, après la guerre, il a été très déçu et comme son père Jules Morel n'a pas voulu lui laisser gérer la ferme, il est parti. Il l'a regretté infiniment, mais c'était difficile de revenir et je pense qu'il était orgueilleux alors cela ne s'est pas fait;<br /> Nos quelques années vécues aux voivres ont été heureuses. Nous y avions vos camarades et les gens étaient gentils avec nous. Personnellement c'est la nature dont je me souviens le plus. Je suis restée très sensible à la nature et mon mari et moi faisons encore de très grandes marches dans les pyrenées. J'ai besoin de voir les montagnes et les paysages.<br /> Je vais contacter mon frère et vous remercie une fois de plus. Vous mettez un peu de baume a mon coeur ...<br /> Francoise Guibert
N
- Nous avons pourtant dû, au minimum, nous croiser puisque, né au Moulin des Voivres en décembre 1946, fils de Raymond Noël et de Camille née Ménigoz, j'y ai vécu sans interruption jusqu'en septembre 1958. Après, il est vrai que je suis parti &quot;aux Enfants de Troupe&quot; à Autun et que mes retours au village natal sont devenus plutôt &quot;trimestriels&quot;.<br /> - Dommage que Jacques ne se décide pas à nous écrire quelques uns de ses souvenirs...
G
BONSOIR<br /> <br /> Effectivement, Monsieur MOREL Jacques est mon frère. Il habite Montauban... et moi a Saint Pée sur Nivelle, juste à côté de St Jean de Luz au Pays Basque. Nous évoquons très souvent notre village des Voivres car meme si nous n'y sommes pas restés de longues années, c'est un tr bon souvenir. Cétait pourtant des années très difficiles après la mort de notre père mais pour nous c'est des années de bonheur dans cette belle nature.<br /> ou Effectivement il est difficile de retrouver notre trace, nous avons plus de 70 ans et notre père était né en 1898 si je me souviens bien. Il est décédé en 1953.<br /> Sur les photos de l'école je n'ai reconnu personne car si mes souvenirs sont bons, nous avons défénitivement quitté les Voivres après la mort de notre grand père, en 1956 ou 57..<br /> Toutes les proprietés des Morel ont été vendues par maman malheureusement.... pour une bouchée de pain.... elle ne se plaisait pas aux Voivres et voulait repartir dans le sud ouest retrouver ses frères et soeur.<br /> La vie a passée... aujourd'hui nous avons nos enfants, nos petits enfants ici et nous revenons parfois en vacances dans les vosges, mais pour moi c'est un crève coeur, je ne reconnais plus notre maison.<br /> Merci mille fois pour votre gentillesse et félicitations pour tout ce que vous faites pour ce beau village
M
Personnellement je me souviens seulement d'une anecdote que raconte mes parents. Il est intervenu auprès des allemands pour éviter des sanctions à un cultivateur que est venu essuyer ostensiblement ses chaussures couvertes de boue devant leur bureau.
Répondre
G
Merci infiniment Monsieur Munier<br /> <br /> Je suis tres attachée a votre village.Mon père est mort jeune, je n'avais alors que 10 ans mais je me souviens très bien qu'il était visceralement attaché aux Voivres. Il était très malheureux loin des Vosges et malheureusement il n'a pas eu le temps de revenir finir sa vie chez lui, comme il le disait souvent. En veillissant soit meme on est touché par ces souvenirs. Merci de votre gentillesse
M
En tapant école vous avez une photo de classe de 1957 partagée par Mr Noël Jean
M
J'ai demandé des renseignements à la Mairie. d’après le maire, Michel Fournier, Monsieur Morel était grand ami avec le curé de Les Voivres, je n'ai pas encore pris de photographies de ces maisons. La mairie occupe l'ancienne école. Il y a quelques articles là-dessus. Essayez d’utiliser le moteur de recherche du site avec les mots clés sur ce qui vous intéresse
G
Merci Monsieur Munier;<br /> J'ai vécu plusieurs années aux Voivres après la mort de mon père. a mère était revenu avec ses enfants chez son beau père Jules Morel jusqu'à la mort de ce dernier Nous allions en classe avec Monsieur Jeannett camarades de classes étaient Michel Vilmont, Paulette pelletier etc etc ensuite nous sommes venus dans le sud ouest ou nous avons tous fait notre vie; Nous habitions alors la ferme familiale qui se trouvait au dessus de la cote de la route d'Epinal, au dessus de chez Mr Depredurant. Cette maison a été vendue a Monsieur Raymond Pelletier qui l'a &quot;massacrée&quot; !!! excusez l'expression mais lorsque je suis revenue des années après dans mon village, je n'ai pas reconnu cette maison et cela a été un crève coeur;<br /> Merci Monsieur de me répondre et de me donner quelques nouvelles de ce petit village cher à mon coeur
G
Je garde un lien avec a commune des voivres ou je suis nais le25 octobre 1943. c'est bien loin déjà .... mon nom de jeune fille est MOREL. durant cette guerre a ma connaissance mon père était le maire de cette commune. Il se nommait Henri MOREL. quelqu'un peut il me donner plus de renseignements à son sujet ? Merci d'avance
Répondre