9 Novembre 2014
Novembre 1944, les paroissiens de Les Voivres sortent de la messe sous une tempête de neige.
Ils découvrent un groupe de personnes qui attendent affamées, épuisées, certaines malades. Ce sont des habitants de La Bresse qui ont du évacuer leur village. Ils ont été répartis sur deux départements, par petits groupes, ici et là.
Ces personnes vont loger chez l'habitant jusqu'à ce qu'elles puissent regagner leur village pour le reconstruire. Des liens très forts se sont noués entre les réfugiés et la commune et pendant longtemps, certains reviendront rendre visite à ceux qui les avaient hébergés.
Quand l'horreur devient trop forte, elle n'est plus racontable. C'est là que l'art prend le relais et que le roman, la peinture, la chanson ou un film de fiction peuvent décrire ce que les mots de tous les jours ne parviennent pas à dire.
Déjà des écrivains comme Génevoix, Dorgeles ou Enrique Maria Remake avaient utilisé ce moyen pour décrire les souffrances des combattants pendant la Grande Guerre.
L'art va de nouveau dénoncer les atrocités commises pendant la deuxième guerre mondiale.
Robert Desnos, (1900 – 1945). Poète français.
Robert Desnos est né le 4 juillet 1900 à Paris. Il passe son enfance dans un quartier populaire où son père, Lucien, est mandataire aux Halles pour la volaille et le gibier. Il lit Hugo et Baudelaire, se passionne pour la culture populaire, les romans et les bandes dessinées. En 1919, Desnos devient secrétaire de Jean de Bonnefon et gérant de sa maison d’édition. Dans une revue d’avant-garde, Trait d’union, il publie quelques poèmes, parfois influencés par Apollinaire.
Desnos s’engage de plus en plus. Son refus d’adhérer au parti communiste ne signifie pas qu’il se désintéresse de la politique. Épris de liberté, son engagement politique ne va cesser de croître avec la « montée des périls ». Dès 1934, il participe au mouvement frontiste et adhère aux mouvements d’intellectuels antifascistes (comme l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires). Choqué par la guerre d’Espagne et le refus de Blum d’y engager la France, dans une conjoncture internationale de plus en plus menaçante, Desnos renonce à ses positions pacifistes : la France doit se préparer à la guerre, pour défendre son indépendance, sa culture et son territoire, et pour faire obstacle au fascisme.
Après la défaite, la vie à Paris est difficile : ses activités radiophoniques se font rares et sont étroitement surveillées. Desnos entre comme chef des informations dans le journal d’Henri Jeanson et Robert Perrier, Aujourd’hui. Mais l’indépendance du journal est de courte durée : Jeanson est arrêté et le journal devient le porte-parole de l’occupant. Desnos continuera cependant d’y écrire régulièrement jusqu’en décembre 1943 (sous son nom, sous pseudonyme ou anonymement). Il ruse avec la censure et doit surveiller ses paroles. Cette activité lui permet néanmoins de couvrir ses activités dans le réseau de résistance Agir auquel il appartient depuis juillet 1942.
Mais le 22 février 1944, Robert Desnos est arrêté à son domicile par la Gestapo et déporté dans plusieurs camps. En avril 1945, il est transféré jusqu’en Tchécoslovaquie, dans le camp de concentration de Theresienstadt, à Terezin. Épuisé par les privations, malade du typhus, il meurt le 8 juin 1945.
Ce poème écrit en déportation, en souvenir de sa compagne, a été retrouvé après sa mort par les tchèques.
Le dernier poème
J'ai rêvé tellement fort de toi,
J'ai tellement marché, tellement parlé,
Tellement aimé ton ombre,
Qu'il ne me reste plus rien de toi,
Il me reste d'être l'ombre parmi les ombres
D'être cent fois plus ombre que l'ombre
D'être l'ombre qui viendra et reviendra
dans ta vie ensoleillée.
Robert Desnos
A quoi bon parler de çà ?
A quoi bon ces cérémonies du souvenir ?
Dans un de ses livres, " Les animaux dénaturés ", Vercors, l’auteur du "Silence de la Mer" imagine la découverte d'une tribu tellement primitive que les savants qui vont l'étudier ne savent pas comment la classer : hommes ou hominidés ?
En fin de compte l'un d'eux en parlant avec son épouse remarque que cette tribu a une habitude de fumer la viande qui ne répond pas à un besoin de conservation mais ressemble à un rite. Et ils s'aperçoivent que cela correspond à un rite funéraire.
Ce sont donc des hommes.
Sans racines nous ne pouvons nous tenir debout.
La Bresse : 9 novembre 1944 - LES VOIVRES 88240
En novembre 1944, devant l'avancée des troupes alliées, les Allemands se retirent, dynamitant ce qui n'a pas été détruit par les bombardements des semaines précédentes. L'est du département...
http://lesvoivres88240.over-blog.com/2014/11/la-bresse-9-novembre-1944.html
Vous aussi souvenez-vous.
Et alors, on peut très vivre sans savoir cela, un jeune peut très bien considérer que ce ne n'est pas une priorité de savoir à quoi correspond l'armistice ou ce qui a entraîné la seconde Guerre Mondiale.
Pour certains, il suffit de savoir ce qui est au programme du prochain examen et ensuite de passer au suivant sans s'encombrer de connaissances qui ne serviront pas plus tard.
Or il apparaît qu'en sachant un peu d'histoire, cela permet deux choses. Tout d'abord de mieux comprendre le monde d'aujourd'hui en ayant des éléments de comparaison et de pouvoir juger par soi-même sans se laisser manipuler par le premier démagogue venu.
Et cela permet aussi de se construire une identité en sachant quelles sont ses racines, ce qui s'est passé dans son pays, dans sa région.
L'ignorance entraîne la peur de l'inconnu, l'ignorance fait de nous des proies faciles pour tout ceux qui veulent le pouvoir.
Celui qui juge que le devoir de mémoire n'est pas une priorité enterre une seconde fois ceux qui sont morts pour que nous soyons libres et forge ses chaînes.
La Bresse : 9 novembre 1944 - LES VOIVRES 88240
En novembre 1944, devant l'avancée des troupes alliées, les Allemands se retirent, dynamitant ce qui n'a pas été détruit par les bombardements des semaines précédentes. L'est du département...
http://lesvoivres88240.over-blog.com/2014/11/la-bresse-9-novembre-1944.html
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" Parce qu'un homme sans mémoire est un homme sans vie, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir... " Maréchal Foch.C'est par cette citation que l'ancien militaire que je suis commencera...
http://www.loomji.fr/les-voivres-88520/vie-locale/necessite-se-souvenir-20468.htm
Lisez l'article de Mr Noël Jean sur " Le devoir de mémoire ".