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LES VOIVRES 88240

Quand le Val de Vôge a décidé qu'il ne voulait pas mourir

L'Est Républicain : Renier ses engagements c’est parjurer

QUESTIONS A
Michel Fournier Président des maires ruraux des Vosges et 1er vice-président national

 

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Photo J. HUMBRECHT

Photoo HDPhoto J. HUMBRECHT

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Comment expliquez-vous ce gel des dotations ?

Je ne me l’explique pas. C’est une mesure inqualifiable. Ou plutôt si : quand on renie ses engagements, cela porte un nom : le parjure. L’État commet un parjure. Je suis maire depuis 1989, je n’ai jamais vu ça. On nous dit : vos dotations baisseront en 2018. On ne saute pas de joie. Mais on nous promet de la concertation et que rien ne bougera avant. Ce n’est pas tout à fait ce qui se passe. Nous n’avons aucune nouvelle, nous sommes dans l’expectative.

Concrètement, quelles sont les conséquences ?

À titre d’exemple, je peux citer le dossier en cours dans ma commune. Mais il y aura plein d’autres cas aussi délicats qui vont apparaître. Il y a face à cette mesure incroyable une totale solidarité des maires.

Dans votre commune, quel type de projet risque de pâtir du gel des dotations ?

Dans notre commune de 330 habitants, nous avons un café-restaurant municipal qui marche bien, mais qui nécessite des travaux d’agrandissement et de mise aux normes (imposées par l’État !) pour un montant de 80 000 €. Dans le cadre du contrat de ruralité, j’avais un engagement de l’État, confirmé personnellement par le préfet, à hauteur de 20 000 €. Fort de cet accord, j’avais lancé les appels d’offres, les entreprises ont été choisies, les travaux doivent commencer en septembre. Je fais comment maintenant ?

Et le recours aux emplois aidés suspendu, comment réagissez-vous ?

Le Président nous dit que rien ne se fera sans concertation. C’est de la concertation de les arrêter brutalement ? L’État aurait pu nous dire : on vous laisse un an pour vous retourner, et on en discute.

Partagez-vous l’avis des maires qui protestent contre la suppression de la taxe d’habitation ?

C’est différent. La suppression avait été annoncée par le candidat. Personne ne peut dire qu’il n’était pas informé. Mais si on supprime la taxe d’habitation, cela signifie qu’on déconnecte l’administré de son quotidien. On nous promet une dotation de compensation. La première année, mais après… Vouloir supprimer cette taxe est une maladresse. La logique aurait voulu qu’on réforme les bases. Les révisions ont été calculées, mais les élus des villes ont trouvé que le risque était trop grand de perdre de l’argent et ont donc choisi le statu quo. Quand j’ai vu le Président voici deux semaines, il nous a dit que ce qui remplacera la taxe d’habitation figurera sur la CSG. Mais on ne pourra plus intervenir sur les taux !
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J
C'est de la concertation "à la Macron".<br /> M. le Maire, avec son expérience, aurait dû se méfier... ainsi que tout un chacun. Avec, entre autres, la suppression (annoncée par le candidat mais suffisamment floue) de la taxe d'habitation, il y avait un loup. Dans l'euphorie d'une promesse de renouveau, d'une volonté de transparence, d'une moralisation (surtout pour les autres) "marchandée" de la Politique, un vote de rejet anti Le Pen, on constate maintenant, après seulement 3 mois d'errements en tous genres, que c'était trop beau. Il ne faudrait pas qu'au bord du trou, "En Marche" nous ait fait faire un pas en avant !<br /> Expectative (encore combien de temps), avis des maires (je pense qu'il s’assoit dessus), solidarité des maires (pour le moment mais il va bien réussir à y enfoncer des coins et la fendre), concertation (apparente), protestation des maires, rien n'y fera. Comment faire confiance aux engagements de l’État (le candidat - l’État c'est lui maintenant - ne nous avait pas vraiment dit qu'il se prendrait pour Jupiter ou tout autre dieu égyptien) et à la confirmation, fût-elle « personnelle » d'un Préfet dont on sait bien qu'il doit obéir au doigt et à l’œil sous peine d'être viré malproprement (plutôt inapproprié compte tenu des circonstances) comme un "vulgaire" CEMA. On vient ainsi d'apprendre, on s'en doutait tout de même un peu mais peut-être pas à ce point, qu'un candidat à la fonction suprême, n'a vraiment que peu à voir avec le President Imperator qui s'affiche maintenant.<br /> Pour revenir à la taxe d'habitation, je crois qu'il s'agit non pas d'une « maladresse » comme l'indique avec beaucoup de modération M. le Maire mais plutôt d'une « connerie » comme se serait emporté (tiens, une faille dans sa verticalité, ne contrôlerait-il donc pas tout ?) Macron à propos du rabotage de l'APL des étudiants.<br /> Je pense que le "bon peuple", à force de se faire entuber, ne va pas tarder à fixer une clause de revoyure à l'exécutif, disons à octobre ou novembre...
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