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LES VOIVRES 88240

Quand le Val de Vôge a décidé qu'il ne voulait pas mourir

Les maîtres sonneurs

Mr Gradoux devant une cloche de l'église.

Mr Gradoux devant une cloche de l'église.

En fait le titre n'est pas pertinent puisque dans le magnifique roman de George Sand, il est question de joueurs de cornemuses du Centre de la France,, Chers, Allier et Massif Central.

De cloches point.

C'est pourtant de celles-ci que nous allons parler à l'occasion de la venue aujourd'hui d'une entreprise qui est une des rares en France à entretenir les cloches et le mécanisme qui les met en branle.

Celles du village étaient depuis des mois muettes, l'horloge qui les commandait étant en panne, sauf quand une personne allait les mettre en marche pour une occasion particulière, enterrement, messe, mariage ou comme l'an dernier à l'occasion du 70 ème anniversaire du débarquement;
Fêtes chantées et carillonnées selon la vieille expression. C'est vrai que les cloches marquent tous les événements importants de la vie d'une paroisse et de ses habitants, libération, tocsin, appel au peuple, baptêmes, mariages, morts, enterrements.

Elles rythment aussi les heures de la journée et beaucoup d’habitants du village les écoutaient pour savoir l'heure quand ils travaillaient à l'extérieur.

C'est donc un grand jour, le réparateur est là :

"- Bonjour, je travaille pour la mairie, je peux prendre quelques photos de vous ?

- Mais bien entendu, venez avec moi là-haut .

- Oups ! Mais c'est haut là-haut !

-Meuh non !"

Bon, tu es parti pour décrocher le prix Albert Londres ou l'accident de travail le plus idiot du siècle. Et c'est ainsi que guidé et éclairé par l'obligeant réparateur je me suis retrouvé à côté de ces cloches.

Il faudrait même écrire ses cloches car Mr Gradoux est passionné par son travail.

Elles sont trois de belle taille, dommage, comme l'homme de l'art m'en fit d'ailleurs la remarque qu'il n'y avait pas assez de recul pour les avoir toutes réunies dans l’objectif.

Mais pour compenser cela, nous avons pu parler des cloches.

De celles de Les Voivres et en particulier de leur mécanisme, bien rouillé, depuis les boitiers jusqu'aux maillons des chaînes.

Nous avons aussi abordé leur fabrication et tout ce que je croyais savoir sur le sujet était faux.

Ainsi, l'apport d'argent dans la cloche ne fait pas un plus beau son.

C'est la qualité du travail qui fait ce son. C'est pourquoi, la fonte en direct sur le parvis de l'église,même si elle est subventionnée par les Monuments Historiques ne permet pas de réunir des conditions aussi bonnes qu'un atelier spécialisé.

Là, des instruments modernes permettent de traquer et d'éliminer la moindre bulle d'air et de faire des cloches qui sonneront haut et clair.

Il n'y a plus que quelques entreprises en France qui en fabriquent encore et c'est l'Italie qui est actuellement la championne de la production.

En dehors des instruments de contrôle, les techniques de base sont toujours les mêmes.

Il faut d'abord construire un four en brique; autour, on monte l'argile qui sera façonnée pour donner la forme intérieure.

Là-dessus une couche de paraffine qui peut atteindre 7 à 8 cm suivant la taille de la cloche est appliquée. Elle reproduit aussi la forme des oreilles et les décorations ou les noms apposés sur celle-ci. Un dernier revêtement d'argile est posé sur cette paraffine . En chauffant, celle-ci fond, l'argile durcit. Il est maintenant possible de remplir le vide avec le mélange de cuivre et d'étain préparé.

Tout en parlant, je me suis retrouvé les pieds sur la terre ferme;

Maman, ton fils est sauf, mais quel dommage que depuis là-haut les abattants empêchent de prendre des photographies de tout le village.

"- Oups ! Mais c'est haut là-haut !

-Meuh non !".

Les maîtres sonneurs
Les maîtres sonneurs
Les maîtres sonneurs
Les maîtres sonneurs
Les maîtres sonneurs
Les maîtres sonneurs
Les maîtres sonneurs
Les maîtres sonneurs
Les maîtres sonneurs
Les maîtres sonneurs
Les maîtres sonneurs

Le coq sur la croix d'une église

.

Pareil au voilier dans le vent

Il vogue au-dessus de la terre,

Seul il vole et vole en avant

Et le ciel glisse en sens contraire.
.
Il chante que tous nous passons

Comme le fleuve et les nuages,

Que les ans, les siècles s'en vont,

Se dissipent comme un mirage,

.
Que tout ne dure qu'un instant...

Il chante que tout est mensonge :

Le foyer, l'amour, les enfants

Et les petits-enfants - un songe ;

Que tout s'écoule, et tout s'enfuit,

Sauf l'église, la croix et lui.

.

Ivan Bounine

Tout s'écoule, et tout s'enfuit,  Sauf l'église, la croix et lui.

Tout s'écoule, et tout s'enfuit, Sauf l'église, la croix et lui.

John Donne – Aucun homme n’est une île (No Man is an Island, 1624)

Aucun homme n’est une île, un tout, complet en soi ; tout homme est un fragment du continent, une partie de l’ensemble ; si la mer emporte une motte de terre, l’Europe en est amoindrie, comme si les flots avaient emporté un promontoire, le manoir de tes amis ou le tien ; la mort de tout homme me diminue, parce que j’appartiens au genre humain ; aussi n’envoie jamais demander pour qui sonne le glas : c’est pour toi qu’il sonne.

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N
Pas très bien compris le commentaire. Si cela veut dire que Villedieu-les-Poêles n'est pas excessivement éloigné de La Flèche, c'est assez vrai... mais 235 km tout de même.
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N
Foin de pays et de régions : vive l'épinette des Vosges !
L
Non je parlais des maîtres sonneurs de Georges Sand l'action se déroule dans plusieurs régions.
N
- Les maîtres sonneurs : tombé dans le domaines public, est consultable sur Internet beq.ebooksgratuits.com/vents/Sand-sonneurs.pdf<br /> <br /> - La Fonderie des cloches de Villedieu-les-Poêles <br /> - « Arrivés ce 13 septembre avec un peu de retard, nous n'en avons pas moins pu comprendre concrètement ce type d'artisanat vieux de 9 siècles, perpétué depuis plus de 200 ans par la fonderie Cornille-Havard. Outre la découverte du sol en terre battue d'un atelier construit en 1865 au cachet parfaitement conservé, d'outillages en cuivre caractéristiques de Villedieu, d'un pont roulant en bois en parfait état de marche, de l'art des compagnons fondeurs préparant une coulée, nous avons retenu le procédé du moulage des cloches à partir de l'argile, de crottin de cheval et de poil d'animal !<br /> (extrait de "76ème Section des Médaillés militaires Album du Centenaire" Jean NOËL 31-12-2007)<br /> - Le poème désenchanté d'Ivan Bounine et John Donne nous ramènent selon moi - au cas où nous l'aurions oublié - à notre triste condition humaine.
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L
Si je ne me trompe pas certains de ces maîtres sonneurs sont presque des pays
B
Ces photos me rappellent des souvenirs de jeunesse, que faisait les gamins du village dont je faisais partie? Tout simplement, nous accédions au clocher par des escaliers très endommagés et comme il manquait une partie d'un abat son en façade principale, nous avions accès à la corniche périphérique et chacun s'efforçait d'en faire le tour. C'était un pari non récompensé. J'avoue humblement avoir tenté cet exploit à plusieurs reprises me contentant de faire quelques pas et retour à la case départ. Robert et Roger Faron ont été les champions, ils ont réalisés le tour complet plusieurs fois. À cette époque nous avions la corniche à notre disposition, aujourd'hui, les jeunes ont la console !!
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