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LES VOIVRES 88240

Quand le Val de Vôge a décidé qu'il ne voulait pas mourir

Saint-Dié le 4 novembre 1944

Destruction de Saint-Dié
Destruction de Saint-Dié
La Libération

Après la libération d’Épinal, les troupes américaines progressent plus difficilement. En particulier dans la montagne, comme en témoigne la bataille de Bruyères et l’approche difficile des troupes américaines pataugeant dans la Meurthe en aval de Saint-Dié, constamment pilonnées par l’artillerie allemande.

La stratégie allemande de terre brûlée et de déportation systématique des populations civiles a commencé à Champs le 16 septembre 194420. Elle se poursuit dans la plupart des localités de la montagne et Saint-Dié ne fait pas exception.

La rive droite de la ville est partiellement incendiée et dynamitée à partir du 13 novembre 1944 par les troupes slaves engagées de force dans la Wehrmacht. Le 4 novembre, une cinquantaine de Déodatiens affamés et sortis de leurs caves prélèvent de la viande sur des chevaux morts. Les soldats allemands les mitraillent à l’aveugle et font six morts et deux blessés. Le 8 novembre l'autorité militaire déporte 943 hommes de seize à quarante-cinq ans, ils sont dirigés vers Mannheim. Le 9 novembre, à 7 heures du matin, l'évacuation de la partie septentrionale de la ville est ordonnée. Du 9 au 12 novembre, la zone évacuée est pillée, des camions chargés partent nuit et jour vers l'Allemagne. Machines à vapeur, turbines hydrauliques, transformateurs et installations ferroviaires, en particulier les aiguillages, sont détruits. Le 13 novembre, les premiers incendiaires se mettent à l'œuvre, au début maison par maison, puis ils font sauter quelques gros immeubles. Le 16 novembre, les lance-flammes de la section du commandant Schwenker brûlent les maisons déodatiennes vides. Dans la nuit du 16 au 17 novembre, les quatre ponts sur la Meurthe, ainsi que trois ponts de chemin de fer et trois passerelles, sont détruits alors que la troupe commence à quitter la ville. Le 18 novembre, quelques sections de soldats allemands reviennent par surprise dans les ruines et fusillent dix hommes et jeunes gens.

Plus de 2 000 immeubles, parmi lesquels les principales maisons et monuments historiques, sont totalement sinistrés. Les bâtiments publics dévastés sont la sous-préfecture, la mairie avec le musée et le théâtre attenant, deux collèges, sept écoles (sur dix), le bureau du cadastre, le tribunal civil, le tribunal de commerce, la chambre de commerce, les hôpitaux et les hospices de vieillards, l'orphelinat... Contrairement à une légende, les terrifiantes destructions allemandes ne sont pas les seules et n’en représentent qu’un tiers. Les historiens estiment que le long et intense bombardement américain, qui a causé vingt-huit victimes civiles, a eu auparavant un semblable effet destructeur. Enfin, les propriétaires, soucieux de percevoir des dommages, obéissent aux architectes, qui influencent l'autorité des ponts et chaussées, provisoirement responsable de l'urbanisme, à faire raser par mesure de sécurité ce qui reste, en particulier des pans de murs intacts, qui auraient pu accueillir des abris précaires ou se reconstruire plus facilement21.

Une note des autorités municipales rappelle les événements et la vie des sinistrés de ce triste mois de novembre pluvieux et neigeux. Elles comptent 10 585 sinistrés totaux (appartenant à 4 224 familles) et 1200 sinistrés partiels sur les 15 000 habitants restants. Quarante industriels et quatre cent commerces sont aussi déclarés sinistrés. Outre les 249 jeunes requis pour l'Allemagne, les habitants restent sans nouvelles des 164 déportés politiques et des 943 derniers déportés. La vie urbaine est redevenue primitive, l'eau et l'électricité ne sont pas rétablies, les chemins de fer coupés et les ponts inexistants, les routes défoncés par les chenilles des chars et autres véhicules militaires, un ravitaillement par le génie militaire se met en place tant bien que mal.

Avant d'être libérée, Saint-Dié sera presque complètement détruite.Avant d'être libérée, Saint-Dié sera presque complètement détruite.
Avant d'être libérée, Saint-Dié sera presque complètement détruite.Avant d'être libérée, Saint-Dié sera presque complètement détruite.
Avant d'être libérée, Saint-Dié sera presque complètement détruite.Avant d'être libérée, Saint-Dié sera presque complètement détruite.
Avant d'être libérée, Saint-Dié sera presque complètement détruite.Avant d'être libérée, Saint-Dié sera presque complètement détruite.

Avant d'être libérée, Saint-Dié sera presque complètement détruite.

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M
J'ai effectivement retrouver des mentions de cette époque justement sur Wikipédia d'où je tire cet article
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N
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6518679m<br /> Ce lien devrait permettre de trouver le livre que j'ai cité précédemment.
N
Pendant la Sde Guerre mondiale, Saint-Dié n'a pas été ménagée. Pendant la 1ère non plus et ce message vient de me renvoyer vers un livre des éditions Payot &amp; Cie, un peu poussiéreux, oublié sur une de mes étagères : &quot;Les Allemands à Sain-Dié (27 août-10 septembre 1914) &quot;, écrit en 1918 par Raoul Allier et préfacé par le Général De Lacroix qui note que si : « les Allemands, dans les quinze jours pendant lesquels ils ont occupé la gracieuse cité vosgienne, n'ont pas eu le temps d'y montrer tout leur savoir-faire et les raffinements de leur cruauté », ils ont cependant « trouvé le moyen, en quelques jours, de donner à Saint-Dié des échantillons de tous les crimes qu'ils sont capables de commettre ».
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