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LES VOIVRES 88240

Quand le Val de Vôge a décidé qu'il ne voulait pas mourir

Mes bons et fidèles sujets, aimez moi !

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La rumeur, établissant un lien entre les conditions météorologiques et les décisions de nous confiner ou pas, avait raison. C'est rare mais cela confirme ce que jécrivais dans mon avant dernier article. Encore une fois, la réalité dépasse la fiction. Tous les français tremblaient d'entendre not' premier ministre leur annoncer un troisième confinement. Il n'aura pas lieu, du moins pas pour le moment. Il faudra attendre une occasion plus favorable avant de nous mettre en boîte.

Pourquoi pensez-vous que cette décision a été repoussée ? Parce que nos dirigeants ont eu pitié de nous et qu'en voyant nos mines palôtes, ils aient voulu nous permettre de respirer le bon air des rues et des campagnes ? Que nenni !

Parce qu'ils ont peur que l'économie du pays ne s'effondre ? Vous avez tout faux ?

Parce qu'ils pensent que la situation sanitaire en France n'est pas très inquiétante ? Ce n'est pas vrai.

Ils ne nous rereconfinent pas maintenant, tout simplement parce qu'il fait un temps de chien, qui d'après Météo des Vosges, va durer au moins toute cette semaine. Nous ne voudrons pas sortir sous des trombes d'eau. Il est statistiquement prouvé que les commerçants n'aiment pas la pluie qui entraîne une baisse de la clientèle.

Nous allons donc poursuivre ce petit jeu de, je te tiens, tu me tiens par la barbichette.

Une fois, on veut sortir, mais on n'a pas l'autorisation. Une autre fois on a le droit de mettre le nez dehors, mais on ne le désire pas parce qu'il ne fait pas bon. C'est j'en conviens, une erreur. Le temps n'est jamais aussi mauvais que quand on le regarde par la fenêtre. Une fois que l'on est sous la pluie, on s'aperçoit que c'est supportable. Je parle pour se promener ou faire du sport. Je reconnais que ce n'est pas très agréable de travailler toute une journée, battu par les intempéries et pataugeant dans la boue.

En attendant, notre président se trouve toujours sous le regard de ses 60 millions de détracteurs qui supportent de moins en moins la menace qu'il laisse planer au-dessus d'eux.

J'avoue que ce ne doit pas être agréable de savoir que personne, absolument personne, ne vous aime. Il y a de quoi déprimer grave, s'accrocher au bras du premier venu et lui demander : " Mais qu'est ce qu'elle a, ma gueule ? " Il n'aura peut-être même pas la possibilité de faire un deuxième mandat où il pourrait se dire :

"  Bon, on en a bavé grave. Maintenant, la situation sanitaire est rétablie, je vais pouvoir me la couler douce pendant 4 ans. Farniente, petits fours et inauguration des chrysanthèmes. "

Je pense qu'il serait plus prudent de le soutenir un peu. Un homme aux abois est capable de toutes les extrémités.

Le tyran, Denis de Syracuse, apprend qu'une vieille femme priait tous les jours pour lui. Il se rend chez elle :

" - Pourquoi pries-tu pour moi alors que tout le monde me hait ?

- Parce que l'on pourrait tomber sur pire ? "

Hé oui, on peut aussi tomber sur pire. Un mutant, 50 % Trump, 50 % Poutine et 50  % Mobutu.

Donc ne nous acharnons pas sur le pauvre homme. Je pense même qu'il serait bon de lui donner quelques recettes éprouvées pour qu'il réussisse à garder son trône. S'il est un livre qui peut prescrire de bons conseils au président de la République, c'est bien " Le Prince " de Machiavel.

Parmi toutes les sages leçons qu'il dispense, nous pensons que celle-ci lui serait d'une grande utilité.

Quand le pape Alexandre VI voulut agrandir les terres du duc son fils, il rencontra beaucoup de difficultés. Le duc réussit finalement à force d’intrigues à mettre la main sur la Romagne. Dés qu'il eut pris possession de ces terres, il chargea son lieutenant de faire naître l'ordre et la tranquillité. Quand ce fut chose faite, il fit exécuter son homme de main, ce qui satisfit le ressentiment des habitants, et les frappa en même temps de terreur.*

Il est donc évident que le président ne doit pas annoncer lui-même les mesures de confinement. Il doit laisser ce soin au premier ministre. Par contre c'est à lui de se mettre en vedette quand il y a un déconfinement de prévu.

En agissant ainsi, il ne sera plus en butte à la grogne de tout un peuple dont le mécontentement ne fait que grandir. Cela lui évitera de se retrouver dans la fâcheuse situation du roi Louis XVI, le soir de la prise de la Bastille et de s'attirer lui aussi cette réponse :

: « Le malheureux Louis XVI s'écria : "C'est une émeute ? - Non, sire, répondit La Rochefoucauld, c'est une grande révolution." »

 

*La Romagne, acquise par le duc, avait eu précédemment pour seigneurs des hommes faibles, qui avaient plutôt dépouillé que gouverné, plutôt divisé que réuni leurs sujets ; de sorte que tout ce pays était en proie aux vols, aux brigandages, aux violences de tous les genres. Le duc jugea que, pour y rétablir la paix et l’obéissance envers le prince, il était nécessaire d’y former un bon gouvernement : c’est pourquoi il y commit messer Ramiro d’Orco, homme cruel et expéditif, auquel il donna les plus amples pouvoirs. Bientôt, en effet, ce gouvernement fit naître l’ordre et la tranquillité ; et il acquit par là une très-grande réputation. Mais ensuite le duc, pensant qu’une telle autorité n’était plus nécessaire, et que même elle pourrait devenir odieuse, établit au centre de la province un tribunal civil, auquel il donna un très-bon président, et où chaque commune avait son avocat. Il fit bien davantage : sachant que la rigueur d’abord exercée avait excité quelque haine, et désirant éteindre ce sentiment dans les cœurs, pour qu’ils lui fussent entièrement dévoués, il voulut faire voir que si quelques cruautés avaient été commises, elles étaient venues, non de lui, mais de la méchanceté de son ministre. Dans cette vue, saisissant l’occasion, il le fit exposer un matin sur la place publique de Césène, coupé en quartiers, avec un billot et un coutelas sanglant à côté. Cet horrible spectacle satisfit le ressentiment des habitants, et les frappa en même temps de terreur.

Néanmoins le Prince se doit faire craindre en sorte que, s'il n'acquiert point l'amitié, pour le moins il fuie l'inimitié; car il peut très bien avoir tous les deux ensemble, d'être craint et n'être point haï; ce qui adviendra toujours s'il s'abstient de prendre les biens et richesses de ses citoyens et sujets, et leurs femmes; et quand même il serait forcé de procéder contre le sang de quelqu'un, il doit ne le faire point sans justification convenable ni cause manifeste; mais sur toutes choses s'abstenir du bien d'autrui, car les hommes oublient plus tôt la mort de leur père que la perte de leur patrimoine. Et puis, les occasions ne manquent jamais pour ôter les biens, et celui qui commence de vivre de pillage trouve toujours des motifs pour occuper le bien des autres; mais on en a moins pour le faire mourir, et qui passent plus vite.

 

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J
« Parce que l'on pourrait tomber sur pire ? » : c'est probablement là le problème. Les sondages actuels, sans doute prématurés alors que la pandémie est loin d'être terminée, indiquent un nouveau duel Le Pen-Macron mais je ne vois pas la première briser le "plafond de verre". Les oppositions sont quasiment inexistantes et, pour le moment, les "guignols" qui s'agitent ne sont pas convaincants.
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