Les acteurs improvisent sous l'Abridici.

Ils sont ce soir 4 acteurs à jouer sur la scène de l'Abridici une pièce inédite "Joyeuses funérailles ". Le public est composé en partie d'habitants de Les Voivres venus dans l'espoir d'assister à un spectacle de qualité et qui devrait sortir de l'ordinaire. A leurs côtés, une trentaine de stagiaires venus de la France entière et logeant pour une semaine à la Maisondici ont pris place. Ils se sont inscrits pour s’initier aux particularités du théâtre improvisation, ou plutôt théâtre impro comme il est coutume de le dire.

La pièce que leurs formateurs vont interpréter a en effet la particularité de ne pas avoir été écrite. Il leur faudra broder sur le thème choisi et raconter la vie et la mort d'un personnage. Celui-ci n’existe même pas pour le moment car c’est un spectateur qui va le désigner au hasard. Le rôle échouera à Gaël Géco qui aurait d'ailleurs aussi bien pu s'appeler Joël ou Gabriel. Parmi les divers métiers proposés par le public, il optera pour celui d'orthodontiste.

Pendant toute la soirée, les personnages vont s'affronter. Une ancienne camarade de classe de Gaël, Juliette ou Monique, peu importe, vient de le retrouver après l'avoir quitté, hier ou il y a plusieurs années. Ce sont des embrassades mêlées de reproches pour l’inconstance de Gaël, des scènes violentes ou au contraire d'une grande tendresse.

Le frère de Gaël était auparavant le directeur de l’école qu'il fréquentait. Il alterne lui aussi les avertissements pour les arrivées en retard des deux élèves indisciplinées et les moments d'émotion lorsque ensemble, ils se réinventent un avenir.

Gaël ne veut pas que son frère déménage. Il souhaite rester avec lui à Mulhouse.

La situation se corse quand une cliente un peu trop séduisante, Emma, franchit la porte du cabinet de l'orthodontiste au grand dam de sa vieille amie Juliette qui entend bien défendre bec et ongles son titre de petite amie.

Le frère et les deux amantes vont littéralement écarteler Gaël pour tenter de se l'approprier.

Les réparties fusent au gré de l'imagination débridée des protagonistes. Même les inévitables petits blancs sont remplis par des mimiques toutes plus expressives les unes que les autres. Le public rit au spectacle de cette comédie et applaudit longuement. Soudain la pièce se transforme en tragédie.

Gaël, apaisé, meurt.