Quand le Val de Vôge a décidé qu'il ne voulait pas mourir
31 Mai 2021
Notre village de Les Voivres, après maintes requêtes et suppliques, obtint enfin le statut de commune à part entière, par arrêté du directoire du département des Vosges en date du 24 février 1793.
Auparavant, il faisait partie de la commune de Bains. D'ailleurs, aux termes du dit arrêté, les forêts restent indivises entre les deux communes de Bains et de Les Voivres.
Cela n'arrange pas les finances de la nouvelle municipalité, les ventes de bois représentant l'essentiel des revenus de nos communes de la Vôge en ce temps-là. Et la communauté de Bains exploite et vend sans vergogne les produits des forêts, sans se préoccuper de celle de Les Voivres, qui reçoit, la plupart du temps, un salaire de misère sur les transactions forestières.
Comment équiper une commune où tout est à construire : Mairie, École, Église, si l'on n'a pas de revenus dignes de ce nom ?
Et recommencent les requêtes et les réclamations pour obtenir le partage des propriétés forestières, équitablement ente les deux communes. Le partage est obtenu le 18 février 1 825. La superficie revenant à Les Voivres est de 154 hectares.
Enfin pourvue de propriétés forestières, avec les revenus qui en découlent, la municipalité de Les Voivres se lance dans l'équipement de sa commune.
En date du 16 avril 1 840, le conseil municipal décide qu'il est nécessaire de construire un cimetière, le bâtiment de l’Église étant en cours de réalisation. Jusque là, le cimetière était commun avec Bains, tout comme la paroisse. A présent, il convient que Les Voivres enterre ses morts sur son territoire.
Mais il n'est pas envisagé de créer le cimetière autour de l’Église.
Le 2 mai 1 840, le conseil propose un terrain communal, situé au nord du village au lieu-dit " La Tranchée ", en bordure du Chemin de Grande Communication d’Épinal à Bains.
Cette proposition, n'est pas retenue, le terrain ne semple pas convenir à l'utilisation projetée.
On continue à travailler le problème et, en date du 5 août 1 840, la municipalité envisage l'achat d'un terrain de 10 ares 22 centiares, toujours au nord du village et en bordure du Chemin de Grande Communication d’Épinal à Bains. Le propriétaire, Isidore Breton, demande la somme de 500 francs.
Mais, une fois encore, l'emplacement déplait aux habitants du village. Le 12 septembre 1 840, une pétition est déposée en Mairie de Les Voivres par les opposants au projet.
Le conseil municipal, fort mécontent mais conscient de l'urgence, décide de passer outre ! Heureusement, tout s'arrange grâce à Monsieur Jules Colnot, propriétaire à Les Voivres, qui fait don à la commune d'un terrain lui appartenant, d'une superficie de 11 ares 41 centiares.
Ce terrain est situé à l'ouest du village, à 200 mètres environ des maisons, sur un plateau ensoleillé.
Le conseil municipal confie alors l'étude du projet à Monsieur Gahon, architecte à Épinal. Ce dernier présente le plan de création et le devis qui se monte à 1 700 francs. Ces deux pièces sont acceptées par le conseil municipal en date du 8 février 1 841.
Les travaux peuvent donc être entrepris. Mais le chemin qui permet d'accéder au terrain est une voie privée, appartenant aux héritiers Plaisance.
L'assemblée municiplale décide l'achat de ce chemin et l'affaire est conclue l 8 mai 1 841, pour la somme de 60 francs. De plus il est convenu qu'un banc sera réservé à l'Eglise pour la veuve Plaisance.
Le 6 août 1 843, la municipalité de Les Voivres accepte la réception des travaux de construction du cimetière.