Quand le Val de Vôge a décidé qu'il ne voulait pas mourir
4 Juin 2021
Une allée centrale sépare le cimetière en deux parties, l'une légèrement supérieure à l'autre.
Au centre de cette allée, une grand croix de pierre est implantée. C'était selon la tradition, une croix de chemin qui a été transportée là lors de la création du cimetière. Cette croix présente un fût cylindrique, au-dessus de deux marches de pierre, rectangulaires. La date de 1 774 est gravée sur son socle. Au sommet du fût de pierre, une croix de pierre est implantée, simple, massive, visible de loin.
C'est au pied de ce calvaire, au milieu de l'allée, que se trouve le monument, datant de 1 893, qui abrite le dernier repos des deux prêtres morts dans la paroisse, les Abbés Daubié et Plumerel. C'est une lourde dalle de grès dur, sur laquelle sont gravés le calice, la patène et l'ostensoir, entrecroisés. Elle est surmontée d'une croix taillée dans la même matière, croix large et tréflèe.
Le cimetière est enclos par une murette de pierre. De chaque côté de la grille d'entrée, se dressent deux piliers massifs, semblables à des stèles, arrondis au-dessus et gravés d'un écusson rond représentant un sablier entouré de deux ailes sombres pointées vers le sol. Cet écusson est limité par une guirlande de feuillage genre laurier.
La tombe la plus ancienne, autant qu'on peut le constater, date de 1 848. C'est une lourde dalle de pierre, très simple, sur laquelle est gravé le nom de la défunte et la date de son décès. Mais le monument qui la surmonte est imposant. Il s'agit d'une cathédrale, avec voûtes et clocher. Un livre ouvert est sculpté à mi-hauteur, portant une inscription quasi-illisible, malheureusement " IN MEMORIA ALTA HUNT JUSTI " (?) Le tout est en grès dur, pierre de la région.
Au milieu de la partie droite du cimetière, se trouve la tombe du donateur du terrain, Monsieur Jules Colnot. C'est aussi une dalle de pierre, très simple, mais elle est surmontée par un fût rectangulaire dans lequel on voit les encoches qui ont, sans doute, supporté une plaque commémorative, hélas disparue. Dans le fût de pierre, une belle croix de fer forgé est implantée, très ouvragée. On peut voir, au pied, une femme un genou en terre, une fleur dans une main, une couronne dans l’autre. Au centre de la croix, c'est tout un tableau qui est réalisé : Marie, assise, présente Jésus-enfant à Élisabeth accompagné de Jean-Baptiste-enfant. Jésus tient en main une croix. Au sommet de la croix est sculptée la colombe de l'Esprit-Saint.
Au bord de l'allée, près de la porte d'entrée, on peut voir un ensemble imposant, composé de trois monuments de pierre surmontant trois dalles quasi-enterrées. Le premier porte dans sa partie supérieure, un calice couvert d'un voile. Il est gravé de grappes et feuilles de vignes, ainsi que de l'agneau pascal sur un côté. On y lit l'inscription suivante :
" A la mémoire de Joseph Breton, ancien maire des Voivres, décédé le 12 novembre 1 867 à l'âge de 79 ans, et de Marie-Madeleine Jeandin, son épouse, décédée le 24 octobre 1 839 à l'âge de 30 ans.- Leurs enfants reconnaissants- "
Monsieur Joseph Breton a été maire de notre commune de 1 837 à 1 850.
Le monument du milieu est une sorte d'ogive surmontée d'un beau crucifix de pierre, très sobre. Dans la partie supérieure de l'ogive, un ostensoir est sculpté, entouré de fleurs.
Le troisième monument est malheureusement brisé. D'après ce qu'il en reste, il devait représenter une sorte de clocher ajouré, sans doute fragile.
L'ensemble date, de 1867. C'est la sépulture d'une famille de notables de la commune. Là encore, c'est le grès dur de la région qui a été utilisé.
A suivre