Quand le Val de Vôge a décidé qu'il ne voulait pas mourir
29 Avril 2020
Je ne suis pas un habitué de l'émission de Jean-Pierre Pernaut. Les rares fois où je l'ai regardée parce qu'il traitait d'un sujet qui m'intéressait, je le trouvais toujours un peu pompeux. J'ai donc été surpris en découvrant cette vidéo dans laquelle il dénonce la gestion gouvernementale de la situation actuelle.
Le roi est nu. Aussi inattendu que si l'on avait entendu à l'époque Léon Zitrone casser du sucre sur le dos de la reine d'Angleterre. Enfin il s'est lâché et il doit être un des rares journalistes à l'avoir fait parmi les grands médias. Il a dit tout haut ce que beaucoup de français pensent certainement.
Il est vrai qu'entre les consignes contradictoires et changeant sans cesse, les erreurs des dirigeants et leurs mensonges, il y a de quoi choper le tournis. Cela fait plus de deux mois que cela dure et tout le monde est las de cette valse cahotante et truquée que même le président du sénat dénonce. Il serait pourtant étonnant que cette communication biaisée cesse du jour au lendemain. A l'approche du déconfinement chacun des responsables va vouloir ajouter son grain de sel. C'est moi le chef, le seul qui lave plus blanc. Je vais tout vous dire. On en a eu encore un exemple il y a peu avec l'annonce faite par le ministre de l'éducation. Les lendemains il est désavoué par le président et plusieurs ministres qui s'étonnent. Son annonce sur la reprise de l'école n'était pas prévue.
Maintenant beaucoup d'enseignants se demandent si cette rentrée se fera et sous quelles conditions ?
La gestion des masques n'est qu'un autre exemple de ces voltes faces à répétitions. Un jour il ne faut pas en mettre. Un autre jour, ils sont conseillés et le troisième ils seront obligado. Sauf qu'il n'y en aura pas en quantités suffisantes. Il n’importe, les français sont les rois du système D, alors qu'ils se démerdent. L'état laisse le soin de s'en procurer aux grandes régions, aux communautés de communes, aux communes et aux particuliers.
En 1367, Bertrand Du Gesclin libéré sur parole, avait fixé sa propre rançon à 100 000 livres. Il aurait dit au Prince Noir qui s'étonnait de l'énormité de cette somme :
"-Il n'y a fileuse en France qui sache fil filer qui ne gagnât ainsi ma fiance* à filer."
Actuellement toutes les couturières de France, bénévoles ou professionnelles pourraient lancer cette fière réplique au président :
"- Vous n’avez pas été capable de nous fournir des masques. Nous nous passerons de vous. Nous les ferons nous-mêmes."
A ce jour le Maroc est le seul pays au monde touché par la maladie ayant réussi à lancer une fabrication de masques suffisante pour couvrir pendant le confinement les besoins de la population. Le port de ceux-ci est d'ailleurs obligatoire. Chez nous des mois seront nécessaires pour relancer la production de l'usine Plaintel (Côtes d'Armor) fermée en 2018. Il faudrait déjà que le gouvernement donne son accord. Pour le moment on est encore en pleine séance de rétropédalage.
Nous ne sommes pas le seul pays à n'avoir plus aucune réactivité. Pendant la dernière guerre, aux États Unis, en quelques mois seulement les industriels américains ont adapté leurs chaines de fabrication pour produire des chars. Maintenant le pays n'est pas capable de faire suffisamment de masques et en achète à n'importe quel prix en Chine.
En janvier 1915, André Citroën propose au ministère de la Guerre de construire une usine capable de produire des dizaines de milliers d'obus pour les canons de 75. Il veut appliquer pour ce faire les méthodes du travail à la chaîne. En quelques semaines, l'usine est bâtie quai de Javel. Des milliers d'ouvrières sont embauchées et 10 000 obus sortent tous les jours dès le mois de novembre.
Aujourd'hui 4 grands industriels s'associent pour fabriquer des respirateurs adaptés au services de réanimation afin de répondre à une commande de l'état et se plantent dans les grandes largeurs.
Les français doivent coudre leurs masques. Les soignants doivent bidouiller des blouses à partir de sacs poubelles. On va bientôt leur demander d'aller jouer de l’éventail auprès des patients en détresse respiratoire.
*confiance
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