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LES VOIVRES 88240

Quand le Val de Vôge a décidé qu'il ne voulait pas mourir

Poisson d'avril

Poisson d'avril

Traditionnellement, le premier avril est l’occasion de faire des plaisanteries pas bien méchantes à son entourage et de diffuser de fausses informations. Quand nous étions jeunes, notre mère nous envoyait chercher un moule à ne rien faire chez les voisins. Ceux ci jouaient le jeu et prétendaient l'avoir prêté à la maison d'à côté. Nous faisions ainsi le tour du quartier mais nous nous en moquions car c'était une bonne aubaine pour récolter des gâteaux. C'était l'équivalent campagnard de la clé du champ de tir. Là aussi, Kollossal Finesse, pour se divertir au dépend des bleus. Tant pis pour les mauvais citoyens qui n'ont pas servi sous les drapeaux et qui ne peuvent comprendre. Plus tard quand je travaillais chez Bihr, les collègues réussissaient toujours à me coller un poisson d'avril dans le dos. Je ne m'en apercevais que le soir en ôtant mon T-shirt.

Autre exemple de poisson d'avril, les personnes qui continuent de s'éloigner de plusieurs kilomètres de leur maison pour faire une marche ou un footing et font cache cache avec la maréchaussée.

Pour ne pas faillir à cette tradition et pour égayer un peu ces temps tristounets, nos dirigeants s’efforcent eux aussi de diffuser ces temps ci des nouvelles pleines d'humour. Ainsi ils nous ont annoncé la livraison prochaine de masques par la Chine. Quand on apprend que ceux-ci sont seulement commandés et seront livrés, dans un certain temps (comme le fut du canon pour se refroidir)*, on apprécie à sa juste valeur tout le sel de cette plaisanterie.

On peut trouver un autre exemple d'humour à froid avec la visite de notre président dans une fabrique de masques. Pas de chance, la production des entreprises françaises va atteindre seulement 40 millions d'unités par mois courant avril ce qui correspondra aux besoins des personnes prioritaires pendant une semaine.

Après avoir parcouru la chaîne de production, le président Macron échangea avec les salariés de l'entreprise. "Vous êtes nécessaires", leur a-t-il notamment répondu. "Il y aura des besoins, en France, en Europe et aussi en Afrique". Amusant cet emploi du futur n'est-il pas ? On croirait entendre Pierre Dac :-"L'avenir de monsieur est devant lui et il l'aura dans le dos chaque fois qu'il fera demi-tour". Il est évident que pour le moment en France tous les besoins sont couverts. Mais on l'a compris, tout le monde a le doit de plaisanter la veille du premier avril. De plus, le carnaval de la Vôge les Bains étant annulé ou reporté, nous ne saurions trop remercier le chef d'état de se dévouer pour jouer les amuseurs de service tout en parodiant Madame Irma. Il est vrai que lui aussi doit avoir bien besoin de se changer les idées d'une façon ou d'une autre depuis qu'il ne peut plus aller au théâtre.

On sent qu'emportés par leur enthousiasme pour nous divertir à tout prix, nos dirigeants, conseillère en communication en tête, se sont retenus pour ne pas nous annoncer la fin de l'épidémie. Ils ont raison. Les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures. Il est plus décent en ce moment, par respect pour les malades et les morts, de ne pas abuser des bonnes choses et il ne faut pas passer son temps à rire au dépend des autres.

Nous pourrions pour finir pasticher ces vers  du Vin des Chiffonniers de Baudelaire :

Pour noyer la rancœur et bercer l'indolence
De tous ces vieux maudits qui meurent en silence,
Dieu, touché de remords, avait fait le sommeil ;
L'Homme ajouta le Vin, fils sacré du Soleil !

et écrire :

Pour noyer la rancœur et bercer l'indolence
De tous ces vieux maudits qui meurent en silence,

Notre président envoya des bonnes blagues

Pour que ces manants partagent avec leur hashtags.

* Ici aussi c'est réservé aux initiés

 

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