Quand le Val de Vôge a décidé qu'il ne voulait pas mourir
5 Décembre 2019
Les pages de ce blog sont pleines de photos d'habitants de Les Voivres, mais aucune du Petit Peuple qui habite l'Etang l'Allemand ;
On parle bien des farces du Sotré de temps en temps mais personne ne semble l'avoir déjà vu.
J'ai donc décidé d'aller à leur rencontre autour de la zone humide de L'étang l'Allemand.
Mission difficile : les herbes-fées, les écorces, les lichens, les mousses, les cailloux, sont leur terrain de jeu mais ils se méfient des Hommes : beaucoup vont s'esquiver à mon approche.
J'ai bien réfléchi 5 fois avant d'y aller ; pourquoi 5 ? parce que c'est leur nombre d'or ; à côté des 4 points cardinaux existe le 5ème territoire, un coin sacré que l'on doit toujours laisser libre et en friche.
Départ par le caillebotis de la zone humide, une zone préservée où la diversité biologique est très importante, un petit paradis pour toutes les espèces qui y trouvent nourriture, abri et lieu pour se reproduire.
La zone humide fait la joie des pêcheurs et des promeneurs.
Les animateurs de l'ODCVL sensibilisent régulièrement les enfants des écoles à son rôle bénéfique mais aussi à sa fragilité ( pollution, assèchement, embroussaillement).
Le parcours est jalonné par les photos des Sentiers détournés de la Photo.
Mais aucun signe de Lutin : ils sortent surtout la nuit pour faire la fête.
J'ai la preuve de leur passage quand je trouve le matin des "échelles à lutins" dans les crins de mes chevaux ;
les lutins adorent les chevaux, ils font des tresses dans leur crinière pour monter sur leur dos et galoper toute la nuit ; ils les ramènent ensuite dans leur champ, les brossent et les nourrissent.
Je poursuis par le chemin des 3 fontaines ; personne non plus le long de l'étang ; ses eaux doivent pourtant abriter le palais de quelque ondine.
Un peu plus loin, des Saules Fays longent le ruisseau des Ecrevisses ; leurs troncs servent d'abri aux Sylvains ;
on dit que la nuit ils suivent les voyageurs sur les chemins creux pour les épouvanter.
J'ai cherché partout, j'avais même mis dans mes poches des petits présents à leur offrir : un joli caillou, un coquillage, un petit gri-gri, le Petit Peuple ne s'est pas manifesté.
"Enfants on nous montre tant de choses que nous perdons le sens profond de Voir ;
Et comment les adultes nous montreraient-ils le monde qu'ils ont perdu! "
Gaston Bachelard, La poétique de la rêverie.
Texte et photos G.Marmiesse