Quand on dirige un golf, une des premières choses qu’on regarde quand on se lève le matin, c’est la couleur du ciel. Une météo trop maussade ou trop caniculaire, ce peut être l’assurance d’une saison ratée. Soit par manque de golfeurs. Soit par un défaut de praticabilité du terrain.

N’étant pas ouvert toute l’année, le golf (plus que centenaire) de Vittel Ermitage ne peut pas, économiquement parlant, se permettre de faire une mauvaise saison.

Pour éviter cela, le golf assure mettre tout en place pour que ses terrains soient les plus « greens » possibles, les plus verts qui soient.

Le secret : comme tout bon centenaire, il faut bien s’hydrater.

900 000 € par an

Le golf de Vittel Ermitage, c’est trois domaines répartis sur 800 hectares de terres : deux 18-trous (Mont-Saint-Jean et Peulin) et un 9-trous (Île Verte). Les terrains, qui appartiennent au géant Nestlé, abritent des captages Hepar et Vittel. Il ne s’agit donc pas de faire n’importe quoi côté traitement des terrains de golf.

Le golf, qui travaille avec la société Tarvel, n’utilise aucun produit chimique pour avoir des greens bien verts. « Tout est naturel », indique Michel Hernandez, le directeur des golfs.

Le club emploie plusieurs techniques spécifiques pour que l’environnement golfique soit toujours le plus possible au top.

Michel Hernandez : « Chaque automne, nous anticipons. Par exemple, nous semons de l’herbe. Cela permet de tuer les mauvaises herbes qui sont étouffées par la bonne. On fait également des tontes croisées de tous les greens. Cela donne du relief, mais aussi cela aère l’herbe. Et puis, nous procédons à une tonde régulière des pelouses. Les rejets ne sont pas ramassés pour que cela nourrisse la terre et que cela ne repousse pas trop vite. En plus de cela, nous ne coupons pas toutes les herbes hautes. Et nous avons notre propre gazonnière pour nos greens. Nous n’achetons pas des rouleaux de pelouse à l’extérieur car on ne sait pas comment ils sont fabriqués ».

Les greens sont particulièrement chouchoutés. « Nous bénéficions d’une dérogation préfectorale qui nous permet de les humidifier pendant la journée. On programme, via nos smartphones, des heures d’humidification. Tout se fait à distance. L’eau qui est utilisée est la première eau de rinçage des bouteilles de Vittel. Celle-ci vient de l’usine d’embouteillage. Pour le reste du domaine, c’est comme tout le monde, on ne peut arroser qu’entre 20 h et 9 h ».

Le golf a été récompensé de ces efforts quotidiens. Il possède aujourd’hui un écolabel européen appelé « GEO ». Coût de cet investissement 100 % bio : 900 000 € par an.

Mickaël DEMEAUX