7 Juillet 2018
Il fait beau et chaud. Cette fameuse contrepèterie belge risque bientôt de ne plus avoir autant de saveur quel que soit le sens dans laquelle on la tourne. Car le beau temps est en train de se transformer progressivement en temps chaud et même brûlant. Tellement brûlant qu'après quelques jours de grosse chaleur, les plantes et les gens pâment et prient pour avoir un peu de fraîcheur.
Les températures que nous connaissons actuellement ne sont pourtant pas caniculaires. Elles n'atteignent pas les 40 ° dans la journée et ne flirtent pas la nuit avec les 25 ° comme en 2003. ll n’empêche qu'elles sont difficiles à supporter.
Les prairies sont en train de se transformer en paillasson et les éleveurs risquent d'être bientôt obligés de puiser dans leurs stocks de fourrages pour compléter les rations et éviter une baisse importante de lactation.
Pour le moment dans le Val de Vôge les maïs n'ont pas l'air de souffrir. Ils ont même une croissance accélérée et leur taille est en avance pour la saison. De même les moissons ont déjà démarré depuis fin juin. Du jamais vu, au moins une semaine plus tôt que d'habitude.
Par contre les jardins font grise mine. On pourrait même dire que certains ont une mine maronnasse. Les courgettes, et dans l'ensemble tous les cucurbitacées, jouent dans la journée aux méduses échouées sur la plage et peinent à se redresser un tantinet les nuits, du moins celles où le vent sec n'empêche pas la formation de rosée.
Les bois de pommes de terre jaunissent et même brunissent et les fleurs de haricots risquent de sécher. Les quelques pluies d'orages qui tombent sont bienvenues et permettent aux plantes de respirer un peu. Malheureusement dès que le soleil revient tous les bienfaits de ces averses sont annulés.
Encore une fois, au risque de se répéter, il est urgent de changer nos habitudes. Si individuellement il faut subir le réchauffement climatique et ce soleil de plomb, il est possible d’utiliser des variétés de plantes plus résistantes et de changer ses façons culturales pour essayer d'avoir une récolte correcte. Ainsi une salade que l'on ne repique pas supportera mieux la sécheresse.
Si ces petits gestes vous permettent de manger la batavia cueillie dans votre jardin, vous évitez aussi d'ajouter au bilan carbone en achetant au super marché une salade qui sera produite au diable vau-vert.
Rien n'est cependant moins sûr car après 2 jours frais et nuageux accompagnés d'averses bien maigres, dès ce matin le soleil s'est de nouveau invité et doit s'accompagner selon les prévisions météo de chaleurs en hausse et de vent desséchant.
Ceci pour toute la semaine prochaine au moins.
Ce qui a commencé de souffrir les jours derniers pourrait bien rendre l'âme. A ce sujet ce sont une fois de plus les arbres qui sont en première ligne. Déjà le vent violent du Nord avait malmené, déchiqueté, arraché leurs feuilles qui tombaient comme en plein automne et maintenant elles continuent de se dessécher et de jaunir.
Dans certains bosquets ou forêts, les houppiers dénudés ou les arbres morts dressant leur moignons seront bientôt plus nombreux que ceux qui paraissent encore en bonne santé. C'est déjà le cas en Italie ou l'embolie cause des ravages.
Il fait chaud, chaud, chaud mais pas forcement beau.
Canicule