Quand le Val de Vôge a décidé qu'il ne voulait pas mourir
7 Février 2018
Alors que le RPI de La Vôge les Bains et celui de La Chapelle aux Bois voient leurs effectifs fondre et sont menacés à plus ou moins long terme de perdre une classe, alors que la survie de l'école de Fontenoy le Chateau est remise en cause pour la cinquième année consécutive, certaines écoles sont dans la situation inverse.
C'est le cas du nouveau RPI Charmois l'Orgueuilleux-La Haye. A l'heure où chaque élève vosgien est aussi précieux qu'un prince héritier, le rêve de toute municipalité est de maintenir les effectifs et si cela n'est pas possible, d'éviter que les enfants habitant sa commune ne pâtissent de trajets scolaires trop longs. La Haye avait la possibilité entre envoyer les siens à l'école de Bains les Bains ou à Charmois l'Orgueilleux. Ce fut celle ci qui a été choisi par Patrick Casadevall, maire de La Haye. C'est sa décision. Nous lui feront simplement remarquer que la Vôge les Bains est aussi une commune rurale* et que l'agglomération de Bains les Bains n'est pas précisément une mégalopole.
Peut-être se révélera t'il judicieux sur le moyen ou le plus long terme d'avoir misé sur une commune dont l'avenir de l'école semble assuré pour les prochaines années ?
En sera t il de même pour les RPI et écoles restantes du Val de Vôge si chacun avance en ordre dispersé et ne veut pas entendre parler de nouveaux regroupements avec les voisines ?
La baisse de la natalité dans Les Vosges est un fait.* *Ce n'est pas une fable inventée par les décideurs de l'éducation nationale mais une réalité. Les Voivres a une population qui augmente régulièrement et compte maintenant environ 350 habitants. Il y a eu 2 naissances l'an dernier. En prenant comme base le taux de natalité en France pour la même période, il aurait du y en avoir 4. La population étudiée est bien entendu trop faible pour être représentative mais ces chiffres inquiètent. Ils sont le reflet d'un département ou le taux de mortalité avec 10,5 pour mille est supérieur au taux de natalité. Avec 10,4 pour mille, celui ci est inférieur de deux points à la moyenne nationale. Réalité aussi le dédoublement de classes dans les zones défavorisées d’Épinal qui devrait être suivi par Saint-Dié et Vagney. Réalité encore le fait que ce dédoublement s'accompagne non de créations de postes mais de ponctions parmi les enseignants d'autres écoles, ponctions qui entrainent leur fermeture. Cette politique a été dénoncée par de nombreux maires ruraux dont leur président Vannik Bébérian.
Pour toutes ces raisons la seule attitude qui permettrait de maintenir une école de proximité dans le Val de Vôge et d'éviter que les enfants ne prennent le bus pour aller remplir les écoles d'Epinal qui, elles aussi se vident à la vitesse grand V, serait de réunir au maximum les écoliers de la région dans des RPI et peut-être même dans un seul à plus long terme.
A moins que par miracle et comme cela se passe régulièrement au cours des siècles, les Vosges ne connaissent une nouvelle attractivité qui inciterait comme c'est le cas pour la Haute-Saône des personnes à s'installer dans le département et permettrait une augmentation de sa population. Encore faudrait il que ces arrivants soient des jeunes couples ce qui n'a pas l'air d'être le cas en Haute-Saône où l'on a, et une augmentation de la population, et une baisse importante de la natalité.
Voilà de quoi donner aux élus du Val de Vôge bien des insomnies s'ils veulent trouver une solution pour sauver leurs écoles en particulier et le Val de Vôge en général.
Il est toujours permis d’espérer.
*" Nous nous sommes rapprochés de Charmois-l’Orgueilleux, commune rurale comme la nôtre, avec un premier contact avec René Drouot, l’ancien maire "
Patrick Casadevall, maire de La Haye
**Il y a eu en 2007 4274 naissances pour 3 765 décès dans les Vosges et 3 334 naissances pour 4 328 décès en 2016.