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LES VOIVRES 88240

Quand le Val de Vôge a décidé qu'il ne voulait pas mourir

Les Vosges, une terre d'export ! Où quand le Val de Vôge se meurt.

"Avec plus de 2 200 millions d‘euros de marchandises exportées en 2016 et une balance commerciale excédentaire, les Vosges, 6e département industriel français, pour la part des emplois dans l’industrie, sont « championnes » de l’exportation. Coup de projecteur sur le commerce extérieur vosgien et sur les filières d’excellence qui contribuent à cette véritable performance économique. Selon les chiffres communiqués par la Direction Générale des Douanes et des Droits indirects, en 2016, les Vosges ont exporté 2 257 millions d’euros de marchandises tandis que 1 817 millions d’euros de produits étaient importés. "

Une fois n'est pas coutume les Vosges qui sont toujours présentées comme le mauvais élève de la classe, les Vosges que nos voisins alsaciens aimeraient bien ne plus côtoyer au sein de la grande région estimant que nous sommes trop pauvres et trop galeux pour se frotter à eux, les Vosges ont le droit d'être fières de leurs entreprises qui exportent à tout va.

Nous ne dirons pas cocorico, laissant ce cri de guerre à nos footballeurs et à nos dirigeants quand ils vont vendre des Airbus en Chine. Osons un Darourico, ne craignons pas de faire de l'ombre à Ségoléne ou à Loanna, essayons même un cochonrico. Ouf çà fait du bien ! On s'est fait plaise tout plein. Les Vosges exportent. Les Vosges sont les championnes de l'exportation.

Au risque de vous casser la baraque, je prends un air contrit mais en fait j'adore vous la casser, les Vosges sont même un peu trop championnes de l'exportation dans tous les domaines.

Quand l'industrie du bois vend plus de meubles made in Les Voges que le client d'Ikéa ou de Brico Dépot n'achète de Made in China, c'est bien.

Quand la papeterie représente 50 % de la production papetière française et 21,6 % des exportations vosgiennes, c'est très bien. Que le secteur de l'agro-alimentaire soit particulièrement dynamique, c'est encore mieux.

Mais quand par manque d'attractivité, d'emplois, parce que le réseau internet est un des plus défaillant de France, parce que l'on refuse de moderniser les principales liaisons ferroviaires ou parce que nos dirigeants ont déclaré l'hallali sur les écoles de proximité, les collèges, les services publics, quand pour toutes ces raisons où, comme pendant la révolution, l'état veut bien prendre les impôts et le sang des vosgiens tout en les laissant mourir à petit feu, il ne faut pas s'étonner que les Vosges exportent aussi leurs hommes.

Les Vosges se vident de leur substance vitale qui n'est pas l'eau, le bois ou le savoir faire de ses entrepreneurs. Ce sont ses hommes et ses femmes. Et pendant que les plus vieux sont en train de mourir à petit feu, les plus jeunes partent sans être remplacés par des migrants venant d'autres départements parce que pendant des années les responsables nationaux, régionaux et départementaux ne se sont pas battus pour maintenir la vie dans les Vosges.

Nous avons à plusieurs reprises évoqué ce problème et donné des chiffres sur la dénatalité et la baisse de population qui frappe le département. Ce n'est pas la peine de les citer de nouveau. Ils sont catastrophiques. Mais certains secteurs des Vosges connaissent une situation démographique encore pire que les chiffre moyens. Dans ces petites régions, ce n'est plus inquiétant, ce n'est plus catastrophique, c'est l'équivalent d'une bombe atomique si l'on considère les destructions que cette baisse de natalité va entrainer à moyen terme dans le tissu économique, social et humain.

La Val de Vôge est une de ces petites régions. Dans le Val de Vôge la natalité n'est pas de 2 points inférieure à celle de la France comme l'est la natalité des Vosges. Dans le Val de Vôge, elle est à peine la moitié de celle du reste de la France. Il y a eu seulement une trentaine de naissances, l'an dernier.

Si cette tendance se poursuit et nous l'avons déjà dit aussi, elle risque fort de s'accentuer dans un proche avenir, dans quelques années, les 5 tranches d'age habitant notre petite région que compte une école élémentaire, totaliseront en tout et pour tout 150 élèves. L'équivalent d'un et d'un seul RPI  pour tout le Val de Vôge hors La Haye et moitié seulement qu'actuellement.

Savoir ces chiffres et leurs conséquences n'apporte pas de solutions au problème. Mais les nier et mettre à mort le porteur de mauvaises nouvelles ne permettra même pas d'en chercher.

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E
Les écoles ferment leur porte, les unes après les autres.<br /> Les maisons tirent leurs volets pour recevoir un panneau "à vendre" qui usera sa couleur pimpante au fil des années. <br /> Les églises sonnent plus pour annoncer les morts que pour annoncer un mariage.<br /> Certains médias ne communiquent même plus les naissances, faits devenus si rares.<br /> Nos villages sont pourtant des joyaux, révélateurs d'un cadre de vie plus humain, plus sain que ce projet de nous agglutiner dans les grandes villes pour nous contrôler, nous étouffer.<br /> Pourtant, ici et là, des petites communes se mobilisent, mettent en place des actions sociales.<br /> "Il faut sauver nos villages!" car la menace de perte d'identité, de culture pèse sur nos têtes ou nous a déjà bien entamé...<br /> Un sentiment de déclin et d’abandon existe et il est grand temps de le prendre en compte pour trouver des remèdes.
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J
« les responsables nationaux, régionaux et départementaux ne se sont pas battus pour maintenir la vie dans les Vosges ».: la bonne santé de la balance commerciale excédentaire en est d'autant plus paradoxale.<br /> Mais quand on écrit « responsables », on se demande immédiatement responsables de quoi ou pourquoi puisque leur carence n'est (le plus souvent) jamais sanctionnée.<br /> La célèbre formule « responsable mais pas coupable », surgie il est vrai dans un tout autre contexte, est toujours extraordinairement d'actualité.
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J
Oui, pas vraiment à la gloire de l’État français. Comme toujours quelques responsables, pas de coupables...<br /> https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/creuse/reunionnais-creuse-dossier-1284521.html
L
Ce n'était plus du repeuplement c'était presque des enlèvements.
J
« situation démographique » : pour y remédier, difficile cependant de (re)faire, par exemple, le coup des "Réunionnais de la Creuse" !
L
Paradoxale oui et non. Ce sont des secteurs qui en terme de main d’œuvre ne créent plus beaucoup d'emploi. Ils peuvent être excédentaires sans qu'il y ait contradiction avec le départ de nombreux jeunes.