22 Décembre 2017
Beauté tragique des arbres dans les champs et au bord des talus tendant leur branches tordues comme pour implorer que le bulldozer les épargne. Cette année c'est le sort qui a été réservé à beaucoup d'entre eux sur la commune au nom de l'aménagement foncier.
Heureusement, le vieux lutteur, le cerisier à côté du belvédère peut encore dresser son moignon et faire un fuck à tous ceux qui veulent notre mort, même s'ils prennent ces décisions pour préparer notre avenir comme l'affirme sans crainte de proférer une antinomie, notre (oups j'allais dire cher) sénateur Jackie Pierre. Peut-être est il en ce moment en train d'écrire son discours pour les vœux du maire et peut-être aussi dans sa tournée pour répandre la bonne parole et fustiger les mauvais esprits s'arrêtera t il à Les Voivres ?
Les Voivres, ces trublions de service qui osent, quelle impertinence, ne pas être d'accord avec lui quand il dit que si on n'a pas de réseau Internet, faut s'incliner.
"-Qu'on leur coupent la tête çà leurs apprendra à vivre !" . Beaucoup on déjà entonné ce cri de guerre depuis la Reine de Cœur dans Alice au Pays des Merveilles en passant par le Roi Ubu.
On le voit notre cher (reoups) sénateur n'a rien inventé. Dommage pour lui qu'il soit obligé de subir notre mauvaise volonté, décidés que nous sommes à tout faire pour survivre.
Quoique, il semblerait qu'il n'est nul besoin du diktat d'un sénateur ou d'autres dirigeants pour semer la mort et la désolation dans nos campagnes. Les centaines, plus probablement les milliers de stères et de mètres cubes d'arbres de la commune, coupés, déracinés, le plus souvent pour être brulés sur place cette année, ont permis à la ruine menaçant notre environnement de faire un progrès notable. Tout le monde, à part sans doute les intéressés, a pu remarquer l'importance du ruissellement des eaux de pluie dés les premières averses à l'automne. Sans couverture végétale un peu plus conséquente que des jeunes pousses de céréales, sans arbres ou presque, tout part au ruisseau.
Et pourtant il parait que le maïs a besoin de beaucoup d'eau. Alors on bulldozérise au risque de faire faillite ?
Allons mon cher( rerereoups) Jackie Pierre, ne désespérez pas. Au train où vont les choses, il ne restera bientôt plus personne dans nos campagnes pour vous porter la contradiction.
L'hiver, les chênes lourds et vieux, les chênes tors,
Geignant sous la tempête et projetant leurs branches
Comme de grands bras qui veulent fuir leur corps,
Mais que tragiquement la chair retient aux hanches,
Semblent de maux obscurs les mornes recéleurs ;
Car l'âme des pays du Nord, sombre et sauvage,
Habite et clame en eux ses nocturnes douleurs
Et tord ses désespoirs d'automne en leur branchage.
Oh ! leurs plaintes et leurs plaintes, durant la nuit
D'abord, lointainement, douces et miaulantes,
Comme ayant joie et peur de troubler, de leur bruit,
Le sommeil ténébreux des campagnes dolentes,
Puis le désir soudain où la terreur se joint
Quand la tempête est là, hennissante et prochaine,
Puis le râlement brusque et terrible, si loin
Que les bêtes des grand'routes hurlent de haine
Ou se couchent, là-bas, dans les sillons, de peur,
Puis un apaisement sinistre et despotique,
- Une attente de glaive et d'ombre et de fureur, -
Et tout à coup la rage énorme et frénétique,
Tout l'infini qui grince et se brise et se tord
Et se déchire et vole en lambeaux de colère,
A travers la campagne, et beugle au loin la mort
De l'un à l'autre point de l'espace solaire.
Oh ! les chênes ! Oh ! les mornes suppliciés !
Et leurs pousses et leurs branches que l'on arrache
Et que l'on broie ! Et leurs vieux bras exfoliés
A coups de foudre, à coups de bise, à coups de hache !
Ils sont crevés, solitaires ; leur front durci
Est labouré ; leur vieille écorce d'or est sombre
Et leur sève se plaint plus tristement que si
Le dernier cri du monde avait traversé l'ombre.
L'hiver, les chênes lourds et vieux, les chênes tors,
Geignant sous la tempête et projetant leurs branches
Comme de grands bras qui voudraient fuir un corps,
Mais que tragiquement la chair retient aux hanches,
Semblent de maux obscurs les mornes recéleurs,
Car l'âme des pays du Nord, sombre et sauvage,
Habite et clame en eux ses nocturnes douleurs
Et tord ses désespoirs d'automne en leur branchage.