Quand le Val de Vôge a décidé qu'il ne voulait pas mourir
31 Août 2017
La première des portes est démontée après bien des efforts, il aurait fallu mettre un peu d'huile 3 en 1 sur les gonds au dernier assemblage. Il aurait fallu prendre un aller simple pour l'Alaska et regarder les aurores boréales. Il aurait fallu dire que la simple vue d'une yourte vous donnait de l'urticaire.
Clément est sur le toit. Il fait passer la bâche qui le recouvre par la couronne. Les volontaires tirent dessus pour aider à la manœuvre. Jusque là, çà va.
Le sotré est patient. Il attend son heure.
C'est au tour du dôme d'être déposé. Attention fragile, la manœuvre est plus délicate. il n'est pas question de le transformer en soucoupe volante ou en frisbee géant.
Le chantier s'attaque maintenant à l’isolation. A premier vue, elle n'a pas trop souffert. Cela fait seulement un an qu'elle est posée mais même si ce n'est pas mis sur le bon de garantie ces matériaux semblent attirer les rongeurs.
Les lattes composant la charpente sont ôtées une à une. Là aussi il ne s'agit pas de les laisser tomber. Sauf si elles ont amorties par un crane, elles risquent de se briser et il n'y en a plus de rechange.
Une sangle a été attachée au mat central pour le descendre en douceur puis le chantier s'attaque au treillage. Cinq éléments, deux d'un côté, trois de l'autre. Ils sont numérotés. A priori ce sera un jeu d'enfant de les remettre en place. A priori. C'était compter sans les sorts jetés par le sotré et l'absence d'un bon calepineur.
Claire emporte dans la voiture la toile intérieure. Il faut profiter des machines à grande capacité, installées sur le parking d'Eco Marché pour les nettoyer. Mission accomplie en une heure, séchage complet non compris. Par ce grand soleil ce n'était pas la peine de poireauter devant le sèche-linge en le gavant de pièces d'un €. Elles seront étendues sur l'herbe du pré et le soir sentiront bon le frais.
"- Tant qu'il y aura du linge à laver,
Des hommes on peut se passer."
La couronne du plancher, du travail de précision du charpentier Pierre-Olivier, pour accueillir les traverses.
Le montage commence sur les agglo disposés les veilles par votre serviteur. Un coup d’œil sur le niveau des 4 au centre qui supportent la couronne, ce n'est pas trop mauvais. Toutes les traverses sont boulonnées après celle ci et mises à la bonne hauteur une à une.
Si bien des erreurs ont été faites, bien des oublis commis, il y a suffisamment de cales diverses pour les ajuster. Par contre en raison du devers important il ne sera pas possible de laisser un vide sanitaire de 30 cm partout. Il faut faire une moyenne.
20 cm + 40 cm le tout divisé par 2, le compte est bon.
Les caissons entre les traverses sont remplis avec les sacs de sciure. Un des grands intérêts d'avoir mélangé de la chaux avec ces copeaux, sur les conseils de Gilles soi-disant pour un meilleur assainissement, c'est de dégager des nuages de poussière dès qu'on les remue.
"-On en prend plus avec son nez qu'avec une pelle !" aurait dit ma grand-mère.
C'est Claire qui a rempli seule une grande partie des sacs. Elle a donc eu droit a une double ration de poussière. Pas égoïste pour deux sous, elle partage maintenant.
Le sotré ricane. Il peut pendant ce temps se mettre en mode "Pause". Tout le monde éternue bien assez comme cela.
La dernière plaque du plancher est amenée. Elles ont toutes été retrouvées. Tout va donc pour le mieux dans le Brave New World. C'est un répit trompeur.
En tendant l'oreille on pourrait continuer d'entendre les ricanements de l'animal.
Çà y est, il s'en donne à cœur joie l'animal. Tout le chantier s'aperçoit que le nombre de combinaisons possibles pour assembler différemment les 5 éléments du treillage est presque infini. Assez en tout cas pour péter une durite.
Ouf le problème est résolu ! C'est au tour du mat central portant la coronne d'être dressé. Pour cela pas besoin de cervelle, des bons bras suffisent.
La charpente s'emboite maintenant après quelques tâtonnements.
C'est au tour de la toile intérieure, séchée sur l'herbe des Prés Gégoux (on ne se refuse rien, Anne de Solène doit être verte de jalousie) d'être installée. Claire ne voulait pas quelle soit trempée par la rosée. Par contre s'il pleut la nuit, elle sera aussi utile pour protéger le plancher qu'un mouchoir en papier.
Boubou a coupé la poire en deux. Il a posé ses bâches sur les moumoutes de l’isolation. Si celles là étaient mouillées, ce ne serait pas triste.
Bonne nuit et prions tous pour que les orages l'épargnent.
Et voilà le travail malgré l'acharnement du sotré. Il n'avait cependant pas dit son dernier mot. Il a donné l'idée à Évelyne, la photographe officielle du jour, d'envoyer ses clichés à lesvoivres88240 sur un logiciel à la noix ou à la mord moi .......... Résultat, encore une demie journée de prise de tête.