Quand le Val de Vôge a décidé qu'il ne voulait pas mourir
27 Juin 2017
Ce verger de pommiers a été planté à la Basse des Orges par André Munier il y a 25 ans.
Dorothée Rätz et Claire Munier ont décidé de prendre en main son entretien : nettoyage des ronces qui envahissent le sol et taille des branches mortes. Elles pensent qu'à l'heure où un grand nombres d'arbres fruitiers ont été abattus dans le cadre de l'aménagement foncier ceux-ci doivent être préservés.
De fait ils sont encore en pleine jeunesse et bien soignés, peuvent porter pendant des dizaines d'années.
Ce ne sera malheureusement pas le cas cet automne. Le gel a détruit tous les espoirs de récolte mais ce n'est pas une raison pour laisser ces arbres à l'abandon et qui sait, risquer qu'ils soient eux aussi arrachés à partir du moment où ils serait jugés improductifs.
Elles ont donc pour mener à bien ce sauvetage pris gants, sécateurs et scies pour arracher les ronces coriaces et procéder à une première taille.
Elle vont aussi ôter les bâches plastique qui couvraient le sol. Elles sont maintenant en lambeaux et ne servent plus à rien.
Dorothée pense qu'elles nuisent même aux racines des arbres en empêchant les micro-organismes du sol de remplir leur rôle. Elle même a suivi en Suisse un stage en arboriculture. Elle sait donc que faire pour maintenir ce verger en pleine vigueur.
Les fleurs de pomiers
Recueil : Le Parnasse contemporain, III (1876).
Les champs sont comme des damiers
Teintés partout du blé qui lève.
Avril a mis sur les pommiers
Sa broderie exquise et brève.
Avant que les soleils brutaux
Aient fait jaunir l'herbe et la branche,
C'est la gloire de nos coteaux
D'avoir cette couronne blanche.
Malgré les feuillages légers,
Les jardins sont tout nus encore,
Mais les fleurs couvrent les vergers
Qui rayonnent comme une aurore.
La campagne gaie est vraiment
Belle et divinement coiffée ;
Les pommiers ont un air charmant
Avec leur tête ébouriffée.
Une étoile blanche est leur fleur
Qu'Avril peut brûler d'une haleine.
Le Chinois en peint la pâleur
Sur les tasses de porcelaine.
Elle n'a pas d'odeur ; elle est
Délicate, charnue et grasse ;
Blanche et mate comme le lait,
Aussi légère que la grâce.
Elle semble s'enorgueillir
Du fragile trésor du germe.
Il faut la voir sans la cueillir
A cause du fruit qu'elle enferme.
Cependant sur le front aimé
Qui s'éclaire de l'embellie,
Pas une seule fleur de mai
N'est, à vrai dire, aussi jolie.
J'ai là, tout au fond de mon cœur
Un souvenir de matinée :
Des fleurs prises d'un doigt moqueur...
Mais je ne sais plus quelle année !