Quand le Val de Vôge a décidé qu'il ne voulait pas mourir
4 Mars 2017
LA VOIX DU NORD
La transparence sur les parrainages gêne les maires ruraux car leurs choix sont souvent interprétés comme des soutiens politiques. PHOTO ARCHIVES CHRISTOPHE LEFEBVRE.
Y’aurait-il ainsi des pressions financières sur les élus ruraux pour contrer des « petits candidats » ? « Faux », affirme Vanik Berberian, président de l’Association des maires ruraux de France et maire de Gargilesse-Dampierre (Indre). « Ça fait partie des mythes ou de l’autocensure que le maire utilise pour ne pas parrainer. »
« En 28 ans de mandat, je n’ai jamais vu des réticences de cette ampleur »
Mais, concède-t-il, « en 28 ans de mandat, je n’ai jamais vu des réticences de cette ampleur » ni autant de « désapprobation de la vie politique » venant des élus ruraux.
« Il y a un ras-le-bol général de la politique. Dans le milieu rural particulièrement, parce que l’État y néglige presque 30 % de la population », estime le maire de Les Voivres (Vosges) Michel Fournier.
La pression sur les élus locaux reste néanmoins des plus fortes parce qu’ils constituent un vivier pour les candidats. D’après Michel Fournier, à la tête d’un village de 300 habitants, il existe « une pression morale de la part des «petits» candidats mais aussi des «gros» candidats pour que les premiers n’existent pas » dans la campagne présidentielle.
Résultat : la défiance gagne du terrain et pénalise davantage les « petits », qui jouent pourtant la carte du renouvellement. « La pseudo-transparence sur les parrainages est problématique dans le monde rural, car ils sont interprétés comme un soutien politique. Dans un petit village, on vous étiquette directement à partir de ce choix », explique Éric Krezzel, maire de Ceffonds (Haute-Marne), percevant le nouveau système comme un frein.
« Quand je vais voter, je vais à l’isoloir parce que je ne veux pas que mon vote soit public », abonde Daniel Froger, maire de Villeroy (Seine-et-Marne), qui a décidé de ne parrainer aucun candidat, jugeant anormal de publier les listes.
Article partagé par Evelyne
Edito de Vanik Berberian, président de l'Association des Maires Ruraux de France