Quand le Val de Vôge a décidé qu'il ne voulait pas mourir
22 Novembre 2016
œil-de-
Photos : Maison qui Chemine, Evelyne, Claire, Diana, Jean-Jacques, lesvoivres88240 et tous les petits lutins
Ceci n'est qu'en court arrêt. Ne détachez pas vos ceintures. Nous allons bientôt repartir dès que quelques artistes amis et les classes de Cp de l'école Chantereine seront montées."
Oui, pourquoi ne pas rester dans les nuages, continuez de rêver avec tous ces voyageurs et avec ceux qui les aident à concrétiser leur passion ?
Alors depuis Bains les Bains, reprenons une route que maintenant nous connaissons bien pour aller rendre visite à Pauline et Romain, les constructeurs de Tiny Houses.
Le long du chemin de halage, les bambous rôtis pas le gel dressent leurs squelettes au pied des arbres dénudés pointant vers le ciel leurs coiffes de pénitents gris. Sur l'eau du canal les feuilles mortes rassemblées par le vent entament un tour de valse.
Les hauts de Fontenoy le Château sont dans la bruine mais l'accueil de Pauline et Romain réchauffe tout. Ils sont en train de mettre la dernière main, ou plutôt l'avant dernière main, à la Tiny House de Jean-Jacques le libraire d'Au Vrai Chic Littérère. Ils rencontrent en ce moment quelques difficultés pour les finitions. Cette fois ce ne sont pas les démarches administratives qui leurs posent des problèmes mais plusieurs livraisons de leurs fournisseurs.
La porte d'entrée de la future librairie leur a demandé beaucoup de temps pour la peindre. Une rafale de vent a déposé un nuage de poussière sur celle-ci alors qu'elle n'était pas encore sèche leur donnant bien du mal pour tout nettoyer. Pauline n'est pas pleinement satisfaite du résultat. N'importe qui d'autre dirait :
"- C'est parfait." Mais ils veulent que tout soit impeccable. Elle souligne les veines du bois qui apparaissent sous les couches de blanc mettant le bois en valeur.
Les tôles qui vont compléter le bardage et couvrir le tout ne correspondaient pas non plus à leur commande. Trop épaisses, elles n'entraient pas dans les rainures du chassis. Romain a du reprendre celles ci à la défonçeuse, souvent perché sur une échelle dans une position acrobatique et en projetant partout de la sciure qu'il faudra ensuite nettoyer.
Mais ils gardent bon moral. A chaque étape franchie, ils sont plus riches en expérience. Pauline est bien convaincue que par la suite, ils pourront faire des gains de temps.
Il est certain aussi que ce bâtiment provisoire ne permet pas de s'organiser pour le mieux. Je la regarde déplacer un échafaudage avec son père par dessus les obstacles qui se présentent. Ce serait plus facile s'il était possible de simplement le faire glisser sur le sol.
Vendredi pendant les fortes rafales de vent qui secouaient le bâtiment ils ont vu ces maudites taules, pourtant bien épaisses, emportées à l'aventure par les tourbillons. Un peu précipité comme départ et éminemment dangereux.
Elle rêve de la lumière de sa Dordogne natale qu'ils devraient bientôt retrouver. Ils vont auparavant finir la commande de Jean-Jacques et la présenter. Il parait même que celui-ci va venir nous voir.
Ce jour restera dans les annales. Mais s'il n'est pas encore possible d'admirer la Librairie Ambulante finie, Pauline m'a cependant demandé de montrer le magnifique oeil-de-boeuf que j'avais admiré l'autre jour en guettant entre les balles de foin.
C'est ce qu'on appelle un chef d'oeuvre.
Jean-Jacques va donc être leur premier client. Il est aussi devenu leur ami. Il participe autant qu'il le peut à la construction de la Librairie Ambulante. Lui aussi est tombé sous leur charme. Même si Pauline est originaire de la Dordogne et Romain de Normandie, ils connaissent les formules du petit peuple pour envouter et retenir. Dès la première rencontre en voyant leur projet, je me suis dit :
"Ils nous apportent le rêve. Il faut les suivre, prendre la main qu'ils tendent et chevaucher les nuages avec eux"
Aujourd'hui, en parcourant mes archives j'en ai la preuve. Ils m'ont ensorcelé, mais ils ont aussi entrainé des artistes comme Claire et Diana sans parler de toute une école de petits lutins qui n'ont qu'un rêve, les rencontrer et visiter Maryse Huguette, la Maison qui Chemine. Ce rêve, ils l'ont exprimé dans leurs dessins adressés à Pauline et Romain et nous mêmes ne pourront assez remercier ceux-ci pour tout ce qu'ils auront apportés au cours de leur passage à Les Voivres.
Nous ne pouvons qu'espérer voir leur jeune entreprise se développer et construire de nombreuses Tiny Houses pour le plus grand plaisir des rêveurs et des amoureux de la belle ouvrage.
J'ai les deux étiquettes, de chaque suis également fier et je peux dire qu'ils nous ont choyés.