Quand le Val de Vôge a décidé qu'il ne voulait pas mourir
30 Mars 2016
Fin de soirée à l'Etang Lallemand. Le ciel est encore bleu. Le soleil couchant fait flamber les herbes sèches de l'an dernier sur la zone humide.
Il est temps de rentrer dans la yourte, de retrouver les amis et faire connaissance avec les autres personnes.
Gauthier vient d'arriver. Il se prépare. Il entame sa première chanson :
Mauvaise réputation
Vous pouvez commencer à l'écouter de suite tout en parcourant cet article.
La yourte était pleine à craquer. il fallut refuser du monde. Devant l'affluence, Fanny avait organisé avant le repas deux services pour la dégustation à l’œnologie prévue.
Les premiers vinrent donc dès 17 h pour laisser la place aux suivants à 18 h.
La plupart pour passer le temps choisirent la meilleure des solutions et profitèrent de cette belle soirée de printemps pour se diriger tout naturellement vers l'Etang Lallemand.
A la différence des blocs de béton construits par l'homme, jamais ne lasse un paysage.
Pour moi la première découverte de cette initiation fut de m'apercevoir que c'était Fanny qui l'animait. Fanny boulangère, Fanny Habitat groupé en yourte, Fanny aimant les voyages et les rencontres. Elle était aussi formée par ses études, ses diverses expériences, vendanges dans le beaujolais, promotion des vignes traditionnelles dans le Massif Central, à l'oenologie et à la dégustation du vin : les bonnes pratiques, ses codes et son langage.
Elle nous distribua en premier des capsules odorantes, à charge pour nous d'identifier le parfum qu'elles dégageaient : rose, chèvrefeuille, moisissure, champignons, soufre, bergamote, foin...
Il y avait ainsi une vingtaine d'odeurs différentes qu'il fallait identifier et dont elle fit le commentaire. Toutes celles ci pouvaient se retrouver dans un vin, lui apportant un plus ou un moins. Le soufre n'est généralement pas très apprécié, ni les moisissures. D'une façon générale toute odeur trop intense est un défaut.
Une fois reconnus ces parfums avec son aide, elle passa à l'étape suivante. Plusieurs bouteilles, toutes du même vin, avaient leurs étiquettes masquées. Elle nous remplit à chacun environ le tiers de notre verre, nous conseilla de le tenir par le pied pour ne pas échauffer le nectar, de le faire tourner pour l'aérer, de regarder sa robe, c'était un vin rouge. Puis elle nous demanda de l'incliner légèrement pour que le bout du nez soit dans le verre pour mieux sentir.
Enfin ce fut la dernière étape. Prendre une gorgée, la faire rouler dans la bouche comme si on la mâchait, bien analyser le goût, en l'occurrence un peu acide.
Quand celle ci fut avalée, il fallut de nouveau nommer les nouveaux goûts que l'on percevait au niveau de la gorge.
Ensuite le verdict tomba. C'était un beaujolais, la région qu'elle avait découverte en faisant les vendanges.
J'entends dire que les amants du vin seront damnés.
Il n'y a pas de vérités, mais il y a des mensonges évidents.
Si les amants du vin et de l'amour vont en Enfer,
Alors, le Paradis est nécessairement vide.
Robâiyat : Les quatrains du sage Omar Khayyâm
Une promenade vers l'Etang Lallemand pendant que le deuxième groupe participe à la dégustation de vin.