Quand le Val de Vôge a décidé qu'il ne voulait pas mourir
15 Février 2016
Nous avons rencontré Maryse et Huguette. Nous n'avions pas encore été présentés. Ce fut moi qui, au mépris de toutes les bienséances, les voyants apparaître, me dit : "Mais c'est bien sûr, c'est Maryse et Huguette.! Les deux people dont tu as partagé la vidéo naguère. Enchanté de vous connaître. "
Hé, oui, c'étaient donc elles, qui l'oeil vif, la parure brillante et lustrée, la crête écarlate, vermillaient en toute simplicité et tranquillité. Elles picoraient aux milieux des monteurs de yourtes, aux grandes bottes pleines de boue et aux rudes manières de gens qui, quand y faut y aller, faut y aller.
Pierre-Olivier l'avait d'ailleurs dit :
" -Ce ne sont pas quelques bêtes flocons qui vont nous arrêter."
Sûr, quand on a connu les rigueurs de la steppe Mongole ou Mandchoue, suivant les époques et les régimes, 2 ou 3° au dessus de zéro, c'est la canicule.
Sauf qu'aujourd'hui, ce qui lui cause souci, c'est la pluie annoncée. Et il est bien décidé à tout faire pour mettre hors d'eau sa précieuse, maxi, giga yourte de 8 mètres de diamètres, avec loggia ou mezzanine et escalier intérieur pour gagner y celle.
Dans un effort désespéré pour gagner de vitesse la dépression annoncée, il s'est donc résolu à camper la couronne avec la seule aide de Gilles, bon pied, bon oeil, mais pas plus de 2 mains le bougre, alors qu'il aurait fallu être 4 monteurs en tout.
Oui mais voilà Anthony et Mary, je mets un h cette fois, comme çà j'ai une chance sur deux d'écrire son prénom correctement, ne pouvaient être là à temps. Maryse, Huguette et la chatte tricolore avaient, c'est le cas de le dire, d'autres chats ou vers à fouetter que de risquer de se casser une aile ou une patte en prêtant main-forte à nos deux desespérados.
Ce fut donc une impressionnante série de clichés que je pus prendre, sûr l'injonction de Pierre-Olivier," Bernard, çà va être le reportage de ta vie." où je les vis pousser des bras, de la tête et des cornes cette couronne pour la hisser.
Pour du direct ce fut du direct, j'ai même réussi à emmêler leur câble d'amarrage.
Oui, j'eus tout le loisir de les regarder ensuite, la déplacer, gauche, droite, hue, dia, huo, huo, pour l'amener au centre du parquet. Ensuite, Pierre-Olivier s'arquebouta à un montant, ce serait mieux si je mesurais deux mètres de plus, Aurélie pourquoi avoir voulu une méga yourte ?
Cà va tomber, çà va tomber, magne toi Gilles avant que je ne choppe une crampe.
Pendant ce temps Gilles relisait "Les récits d'un Cap-Hornier" pour apprendre à faire un noeud qui tienne afin d'attacher la cordellette au baliveau.
Pour sa pénitence, le maudit, ce fut lui qui s'y colla et soutint à son tour, le château de cartes pendant que Pierre-Olivier mettait les premiers, chevrons, lattes ou je ne sais quels bouts de bois pour stabiliser le tout.
"-Voili, voilà, c'est fait. Tu peux desserrer les fesses, Gilles."
Rassurez-vous à force les voir faire, Maryse et Huguette, les deux chères âmes, de même que la chatte ont l'habitude de telles acrobaties. Elles ont donc continué de caqueter en toute sérénité;
"Cot, cot, mais pourquoi Pierre-Olivier, se casse la tête, le dos et même un peu en dessous, à camper leur méga yourte, si c'est pour partir dans quelques mois. Cot? cot ?
-Cot, cot, cot. Ce sont des nomades ma chère. Il nous est difficile et indécent de pénétrer leur motivations. Cot, cot ."
- Cot, cot, vous avez raison carrisima mia. allons pondre nôtre oeuf quotidien et laissons les faire. Cot, cot. "
-Cot, cot, gaffe de bien viser cette fois, qu'il tombe bien dans la main tendue de Pauline et de Romain. Ce n'est pas une omelete qu'ils veulent. Cot, cot.
Pierre-Olivier a utilisé sa réserve de copeaux pour isoler le plancher.
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