Quand le Val de Vôge a décidé qu'il ne voulait pas mourir
30 Décembre 2015
MERCREDI : Calme et doux...
► Les plaines alsacienne et vosgienne et certaines vallées seront fréquemment sous le brouillard pour débuter la journée. La dissipation des grisailles sera parfois difficile et les températures évolueront naturellement au gré des éclaircies.
En montagne, beau temps assuré du matin au soir avec de nouveau une grande douceur. On notera la possibilité de quelques gelées matinales sur les crêtes, ce qui n'est pas arrivé depuis le 13 décembre.
► JEUDI : Nous terminerons l'année avec une petite perturbation qui apportera quelques pluies et des températures en baisse. En seconde partie de journée, un saupoudrage est envisageable au-delà 1100/1200m.
► VENDREDI : Jour de l'An avec un temps calme, mitigé et sec ou tout au plus de rares averses en montagne. Quelques gelées sont à prévoir et en journée nous nous rapprocherons petit à petit des valeurs de saison.
► LA SUITE : On devrait retrouver un temps de plus en plus humide pour terminer la semaine et entamer la semaine suivante, le tout avec des températures en baisse.
Nous allons retrouver ni plus ni moins qu'un temps de saison avec une limite pluie-neige qui fluctuera au gré des pulsions douces. Il est impossible d'en dire davantage pour le moment mais nous suivons la situation de très près ; nous avons conscience que cette neige est attendue par énormément de monde dans le massif.
Bonne soirée à tous,
Quentin
Page Météo des Vallées
On devrait employer l'appareil photo comme si demain on devenait aveugle.
> Non, la photo ne date pas du 26 mai, mais bien du 26 décembre dernier. Pourtant, l'état des névés du cirque du Frankenthal, comme tous les névés du massif, est semblable à une fin de printemps.
Le massif vosgien vient de connaître un mois de décembre exceptionnellement doux. Le thermomètre n'est descendu qu'à 5 reprises sous la barre du 0°C sur les pentes du Grand Ballon à 1360m d'altitude.
Au pied du Hohneck (1240m), la température moyenne de ce mois de décembre est de 4.2°C, c'est 1.5°C de plus qu'un mois de décembre normal à Colmar à 210m d'altitude ! C'est dire si ce mois de décembre est exceptionnel.
Il n'est pas tombé le moindre flocon depuis le 29 novembre, et ce, à toute altitude. Les quelques flocons prévus le 31, aussi anecdotiques soient-ils, viendront mettre fin à cette série exceptionnelle.
La végétation est depuis quelques semaines sortie de son sommeil, les plantes vernales que sont les crocus sont de retour jusque sur les crêtes vosgiennes, l'herbe verdit de nouveau dans les vallées : la végétation est bouleversée. Les cours d'eau ont quant à eux retrouvé un débit proche d'une situation d'étiage et des lâchers d'eau sont nécessaires depuis le lac de Pierre Percée pour maintenir un débit correct afin de permettre le bon refroidissement de la centrale nucléaire de Cattenom (57).
Ayons bien conscience que nous sommes en train de vivre un décembre 2015 aussi exceptionnel et historique que août 2003. En effet, du côté des maximales, à Colmar, l'écart à la normale s'élève à +8.0°C, contre +7.6°C en août 2003. Même constat en ce qui concerne les minimales avec un écart à la norme de +3.9°C pour ce mois de décembre (+2.8°C en août 2003).
Malheureusement, cette douceur hivernale est trop souvent banalisée et ce mois de décembre historique passe inaperçue pour beaucoup de néophytes. A la différence d'une canicule comme celle de 2003, une telle douceur en cette période de l'année est appréciable et appréciée, c'est humain. Pourtant, sur le papier août 2003 et décembre 2015 sont du même registre. Ce mois de décembre rentre dans l'histoire climatique de la région et est un réel marqueur du changement climatique, bien qu'il soit moins sensationnel qu'une canicule.
Ce mois de décembre vient boucler une année 2015 EXCEPTIONNELLE. Pour rappel, des records mensuel de chaleur/douceur ont été battus en juillet, août, novembre et maintenant en décembre. Inutile de préciser qu'aucun record de froid n'a été battu. 2015 marque également par sa sécheresse, qui persiste depuis le début de l'été. Dans bon nombre de stations, il devrait s'agir de l'année la plus sèche depuis 1976.
Dans l'imaginaire collectif hexagonal, le massif des Vosges est souvent associé aux prairies bien vertes et grasses, sa ligne bleue et ses incontournables sapins. Cette image d'un massif vert où domine le sapin et la neige en hiver pourrait subir des bouleversements radicaux dans un avenir proche si des années comme 2015 deviennent la norme.
Quentin
Page Météo des Vallées