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Le dormeur du val
C'est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
Arthur Rimbaud
Octobre 1870
Pour visionner en diaporama grand format, cliquez sur la première image et répétez l'opération faire défiler. Bonne promenade.
Tapis de feuilles mortes, mousses herbes séchées dans les tons des vieux maîtres hollandais,évoquant la forêt de Broceliande ou de Sherwood.
Vert gras des plantes poussant encore en vie sur le brun des feuilles de hêtre et le vieil or des herbes sèches.
Nous n'avons rencontré ni Mélusine ou Merlin mais leur magie nous entourait et e nous esperons que vousla retrouverez dans ce diaporama
L'an dernier dans le supplément dimanche de Vosges Matin il y avait un article et une photo de lui au Yemen<br />
Dans ce poème j'adore la métaphore " des haillons d'argents" tellement imagé et tellement juste Rimbaud c'est des images plein la tête
« la forêt de Broceliande ou de Sherwood » : ou, plus simplement, les forêts des Ardenne où Rimbaud a peut-être trouvé l'inspiration à l'âge où il a écrit ce poème.<br />
Ce message, en m'incitant à relire la biographie de Rimbaud, m'a transporté à nouveau en Allemagne, à Djeddah, mais aussi à la frontière du Yémen, puis aux bords de la Mer rouge et enfin à Larnaca. Que de souvenirs ! Et donc merci de m'avoir fait repenser, pendant un moment de ce dimanche après-midi quelque peu "tristounet", quelques épisodes de ma vie.